mardi 10 novembre 2020

Fille ★★★★☆ de Camille Laurens

« Garce. Le mot revient et la hante. C'est une injure. Mais n'est-ce pas d'abord le féminin de garçon ? Tout ce qui est féminin déçoit, déchoit, elle le sait désormais. Garçon, c'est un constat. Garce, c'est un jugement. Le mot, en changeant de genre, devient mauvais. Mais il a des pouvoirs. »

Un roman féministe teinté d'humour et d'ironie qui m'a franchement bien plu. 
Au vu de certains avis réservés, j'ai bien failli reporter cette lecture. Cela aurait été bien dommage. Car au-delà du sujet principal de ce livre, la défense de la cause des filles et des femmes, qui m’intéresse et me fait encore, toujours grimacer, je serais passée à côté d'une plume remarquable et d'une exceptionnelle maîtrise. Camille Laurens joue avec les mots et c'est souvent avec le sourire aux lèvres et admirative que j'ai lu ce livre, relisant certains passages, comme ceux des premières pages - une entrée en matière géniale et déroutante à la fois -, et également le récit du deuxième accouchement qui m'a émue aux larmes. 
J'ai aimé le rythme de cette lecture, les changements de tons à l'image des tumultes de la vie. L'intimité d'une vie qui happe, fait réfléchir, des instants de foudre racontés avec fougue et qui saisissent. Une invitation au respect aussi. 
Il y a le sujet bien entendu, plusieurs sujets en réalité : la souffrance des filles, femmes, l'adolescence, la sexualité, le mensonge, le deuil, la condition des filles, des femmes dans notre société ... ; les propos de l'auteure sont très tranchés; le titre déjà FILLE qui parle de lui-même. Camille Laurens fait une belle démonstration de ce que cela représentait de naître fille dans les années 50 : un fardeau, une tare pour le père de famille essentiellement finalement, et son cheminement est intéressant. J'ai apprécié aussi que l'auteure ne tombe pas dans la victimisation au féminin, d'une manière générale, même si certains passages peuvent l'infirmer.
« [...] c'est la leçon de choses dont tu aies jamais eu à subir le scénario, celui-là tu n'aurais pas pu l'imaginer. Mais la perte de chance remonte à bien plus loin, c'est une très vieille histoire, qu'on pourrait croire à tort écrite pour ailleurs ou pour autrefois. La perte de chance, ici et maintenant, c'est d'être quelqu'un qui ne choisit pas, qu'on manipule, le jouet d'un mensonge, l'objet d'une machination, l'enjeu d'un accord tacite, une personne dont le sort, la vie, le malheur et la joie se décident à côté d'elle, en dehors d'elle, malgré elle, chez les parents, les maîtres et les hommes. La perte de chance, tu vois, c'est d'être une fille. »
En tant que Fille, Femme, Mère ... il fallait rester à sa place. L'auteure nous fait prendre conscience du chemin qui a été parcouru depuis le milieu du siècle dernier : aujourd'hui, les femmes peuvent ouvrir un compte en banque par exemple, elles ont droit de travailler sans demander l'autorisation à leur mari...Pourtant, des combats sont encore à mener pour que la parité soit acquise. Et cela n'est pas anodin si le thème de la libération de la femme occupe encore une large place dans les écrits de cette rentrée littéraire. 
« La différence, maman, entre les hommes et les femmes, tu vois, c'est que les hommes ont peur pour leur honneur, tandis que les femmes, c'est pour leur vie. Le ridicule ne tue pas, la violence, si. » 
Un itinéraire singulier particulier qui peut parler à beaucoup. Quelques généralités peut-être un peu faciles, mais dans l'ensemble une très belle lecture qui fait résonance avec celle que je viens de terminer "Le silence d'Isra" de Etaf Rum, un primo roman : trois portraits de femmes victimes de la tradition. Un livre plébiscité sur les réseaux, qui m'a également touchée. Je vous en parle très vite ;-)

INCIPIT
« « C'est une fille. »
Ça commence avec un mot, comme la lumière ou comme le noir. Ta naissance ressemble à la création du monde, et il y a le ciel et il y a la terre, une parole coupe en deux l'espace, fend la foule, sépare le temps. Ce n'est pas Dieu qui la prononce, toutefois, autant que tu le saches tout de suite, c'est Catherine Bernard, sage-femme à la clinique Sainte-Agathe où l'horloge murale indique cinq heures et quart. Cette annonce, elle ne l'a pas préparée, elle n'a rien désiré ni désiré, ayant d'autant moins d'opinion sur la question qu'elle est bonne soeur, mais le résultat est le même : elle le dit, elle te nomme en te mettant au monde, sous sa coiffe immaculée l'épouse vierge de Dieu prononce son arrêt, elle te fait naître en te nommant. Tu nais d'un mot comme d'une rose, tu éclos sous la langue. Tu n'es rien encore, à peine un sujet, tu peines à venir à l'existence ; tu ne peux pas encore dire « je suis », personne ne dit « elle est », même au passé, « et la fille fut », même avec un article indéfini, « et une fille fut » ça ne se dit pas. Tu n'es pas indéfinie, du reste, oh non, tu n'es pas née indéfinie, il y a déjà un e, tu vois, un e muet, c'est vrai, mais un e muet loquace. Tu es un article bien défini, au contraire. Les faits parlent pour toi. Née fille. C'est ainsi, c'est dit, ça résonne dans l'air - pièce blanche, bouteille d'eau, lit étroit, crucifix. Ta naissance est une énigme banale. Tu nais presque rien, à la va-comme-je-te-pousse. Un schisme se joue, mais où ? Il y a un soir et il y a un matin. L'un succède à l'autre, l'un se change en l'autre. Toi non. Tu n'es pas modifiable. C'est ainsi. Il n'est plus temps que les fées se penchent sur ton berceau. La messe est dite. Tu entres tête baissée dans le décor et ta vie délivrée se déplie à l'air libre, enfin, libre, façon de parler puisque jour ou nuit, soir ou matin, ce ne sera plus jamais autre chose que ce que c'est. Tu cries, tu t'égosilles, la vérité est froide qui emplit tes poumons, la rime est féminine, ça crie et crée en toi le sentiment râpeux de la séparation, tu sens que ça se divise, c'est tout, ça fait deux, ça coupe, c'est coupé. Ta naissance te sépare à la fois de ta mère, qui est une fille aussi, ça se sait, et de toute l’humanité qui ne porte pas le nom de fille. Le mot adverse n’est pas prononcé, et pour cause, mais il flotte silencieusement dans l’éther de la chambre, le mot contraire met dans l’air un effet de pochoir, un embryon, un fœtus, un bébé, jusque-là le genre était de ton côté. Il y a quelques secondes, elle ou il, tout restait possible, la grammaire rêvassait toujours son paysage,à présent on t’a coupé les ailes(quoi d’autre?) tu es plus seule que Robinson et pourtant c’est fait, le sort en est jeté avec la placenta, Dieu, né garçon, dit-on, père d’un fils, croit-on, Dieu est un enfant qui joue aux dés : c’est une fille. »

« « C'est une fille. »
De l'autre côté de la phrase de soeur Catherine se trouvent tes parents, les destinataires, les responsables, aussi, les faiseurs de filles, les fauteurs de troubles - lui, elle, à l'instant t, qui n'a pas su donner quoi ? »

«  C'est une nouvelle aussi parce que tu n'es pas la première. Ce n'est pas seulement une fille, c'est une nouvelle fille qu'on leur annonce. Une seconde fille - on préfère ne pas dire « une deuxième » car on n'envisage pas une suite (on a tort). Tu n'es pas seulement une fille, tu es encore une fille. Tu suis une fille. »

« Ton père se retire. Tout lui semble épuisant, soudain, il est vidé, il rentre se coucher - le cordon, la tétée, le bain très peu pour lui, dans quatre heures, il faudra reprendre les consultations. Appeler la famille ardéchoise en modulant sa voix qui s'éraille : « C'est une fille... Oui oui, c'est bien aussi. » Une fille. Voilà, c'est dit, c'est fait. Le champagne va rester dans la 403. Un garçon, il aurai assisté au premier bain pour le plaisir de voir flotter le sexe avantageux. Tandis qu'une fille... Rien à voir. Ce n'est pas qu'il soit malheureux, non. Un petit quelque chose manque à son bonheur, voilà tout. Il rase les murs pour éviter de recroiser le Dr Galliot mais tombe sur lui à l'entrée du parking. « Alors ? - C'est une fille. - Ah ! C'est bien aussi. » »

« « T'es quoi, toi ? Un garçon ou une fille ? - Je ne sais pas, répond l'autre. - Attends » dit le premier en se penchant vers son berceau. Il soulève la couverture, regarde dessous et lui dit : « T'es un garçon. - Comment tu le sais ? demande l'autre. - Ben, t'as des chaussons bleus. » Chez toi, on a été prudentes, on s'est retenues de tricoter du ciel, dispensées de peindre les murs en pervenche, abstenues de coller une frise outremer dans la chambre prête. Patience dans l'azur. On ne vend pas la peau de l'oursonne avant de bercer l'ourson. Mais on n'a pas donné non plus dans le bonbon, le saumon ou la cuisse de nymphe, on a même écarté la coquille d’œuf au profit d'un blanc pur, neige (vierge) sur laquelle le sort et les chromosomes jetteront du rouge (sang) ou du bleu (roi) : c'est la nature et non le rêve qui écrit le conte. »

« « Prénom de l'enfant ? » répète l'employé de l'état civil. Laurence Olivier... Ton père lui ressemble, en plus, on le lui a déjà dit plusieurs fois (et à Sean Connery, aussi. À Tyrone Power, un peu). Laurence Olivier. Brun ténébreux, comme lui. Fils de pasteur (anglican, mais bon...), acteur génial (il a joué Roméo, justement). Soupçonné d'être homosexuel ? Ton père l'ignore, il n'écoute pas les mauvaises langues. « Laurence », dit-il. Laurence, du latin laurus, « (couvert de) lauriers » (ton père n'a pas de lumières en étymologie mais il est médecin, connaît toutes les plantes par leur nom latin). Tu seras un athlète grec, un tribun romain, le front ceint d'une couronne. Tu seras Spartacus, tu seras Roméo, tu seras César, Apollon, Napoléon s'il le faut. Tu seras un prince, ma fille. Au moins chez les Rosbifs. Tu seras Laurence, l'éternel lauréat. Ou l'éternel.le lauréat. e, si tu préfères (ton père est conciliant le jour de ta naissance. « L’écriture inclusive ? Qu’est-ce que c’est que cette connerie ? te-dira-t-il dans soixante ans. La femme est déjà incluse dans l’homme. ») »

« En Inde, « c'est une fille » est aujourd'hui une phrase interdite. Dire « c'est une fille » avant la naissance est passible de trois ans de prison et de dix mille roupies d'amende: on n'a plus le droit de demander ou de pratiquer une échographie pour voir le sexe de l'enfant et avorter en conséquence car trop de filles disparaissent ; à force de les étouffer dans l’œuf, il y a des villages entiers d'hommes célibataires. À force de liquider les filles, ils ne trouvent plus d'âmes soeurs. Avant l'invention de l'échographie, on les tuait à la naissance. Si tu étais née en Inde ou en Chine, tu serais peut-être morte. À Rouen, tout va bien. On t'aime quand même. »

« Tu me diras que dans quelques régions du monde c'est le contraire : au Mexique, chez les Zapotèques de Juchitan de Zaragoza, on fait de grandes fêtes  quand naît une fille car les femmes y sont les chefs de famille et lèguent leur nom à leurs enfants. Les hommes donnent leur salaire aux femmes qui le gèrent. Mais bon, c'est au Mexique, et encore, sur un tout petit bout de terre. Chez toi, en attendant, ta mère n'a pas de compte en banque, pas le droit de faire un chèque ni de travailler sans l'accord de ton père - d'ailleurs, elle ne travaille pas. Elle fait la cuisine (très bien - elle sort d'une école ménagère), elle joue au tennis (bien) et aux dames (pas mal). Pour le tennis, c'est compliqué, ton père n'y est pas favorable, à cause des tournois qui l'éloignent en jupette du repas dominical conséquemment préparé à la sauvette, voire laissé à sa seule gouverne. Elle va bientôt mettre à profit son farniente pour prendre un amant. C'est la façon, chez nous, qu'ont trouvée les filles d'affirmer leur liberté à l'égal des garçons. Only you se décline, and you, and you. À malin maligne et demie. À mari femme ennemie. »

« À propos de filles il y a une chose bizarre. Tu es une fille, c'est entendu. Mais tu es aussi la fille de ton père. Et la fille de ta mère. Ton sexe et ton lien de parenté ne sont pas distincts. Tu n'as et n'auras jamais que ce mot pour dire ton être et ton ascendance, ta dépendance et ton identité. La fille est l'éternelle affiliée, la fille ne sort jamais de la famille. Le Dr Galiot, au contraire, a eu un garçon et il a eu un fils. Tu n'as qu'une entrée dans le dictionnaire, lui en a deux. Le phénomène se répète avec le temps : quand tu grandis, tu deviens « une femme » et, le cas échéant, « la femme de ». L'unique mot qui te désigne ne cesse jamais de souligner ton joug, il te rappelle toujours à quelqu'un - tes parents, ton époux, alors qu'un homme existe en lui-même, c'est la langue qui le dit, comme la grammaire t'expliquera plus tard, dans ta petite école de filles jouxtant celle des garçons, que « le masculin l'emporte sur le féminin ». Tu devras l'apprendre par coeur un jour, mais tu le sais depuis le premier jour. »

« Elles ne votent que depuis dix ans, guère plus, et encore, elles n'osent pas toujours. Mais elles ont des espérances. Elles te donnent leur procuration. Tu seras unique ma petite-fille. Mais reste dans les clous, quand même. Sois polie . Sois sage. On ne sait jamais. » 

« Je suis précoce, comme fille, oui, ou plutôt, précoce comme une fille : je parle mieux que je ne bouge, j'écoute mieux que je ne cours, je préfère jouer avec les mots qu'à chat perché. Il paraît que la langue est notre privilège, à nous qui apprenons si tôt à limiter notre corps. La parole est notre Nautilus, elle a ses abysses. »

« La chanson de Blanche-Neige est une promesse, et une promesse, ça se tient. Le baiser finit toujours par arriver, il suffit d'attendre. Bon, il y a quand même des filles qui partent à sa recherche, qui ne restent pas les deux pieds dans la même pantoufle, surtout en verre. » 

« Les histoires me remplissent...»

« Garce. Le mot revient et la hante. C'est une injure. Mais n'est-ce pas d'abord le féminin de garçon ? Tout ce qui est féminin déçoit, déchoit, elle le sait désormais. Garçon, c'est un constat. Garce, c'est un jugement. Le mot, en changeant de genre, devient mauvais. Mais il a des pouvoirs. »

« « C'est juste un mauvais moment à passer. - Et à quoi ça sert, le décapsulage ? » demande-t-elle. Son père s'esclaffe, mais c'est un peu ça : le mari ôte le bouchon la première nuit, ainsi il est sûr d'être le premier, et il veut être le premier. Elle grimace. Elle serait donc l'une de ces bouteilles de bière que le père laissait traîner au salon avant qu'il ait son ulcère ? « Et lui, le mari, comment on sait qu'on est la première, pour lui ? - Lui, ce n'est pas important. Au contraire. » L'équivalent de la virginité pour la fille, chez le garçon c'est l'expérience. La valeur est inversement proportionnelle dans un couple : elle ignare, lui savant, c'est le principe. »
« La virginité est vraiment le dada du papa, on ne tarde pas à s'en apercevoir. La raison n'est pas tellement cette histoire de pureté - il est protestant et les protestants, la Vierge, ils s'en tapent, enfin c'est ce qu'elle a compris de ses premières années de catéchisme. Non, lui, ce qui l'obsède c'est qu'elles tombent enceintes ( on tombe, on tombe bien bas, on ne s'en relève pas). Qu'elles aient un polichinelle dans le tiroir, une côtelette dans le buffet, le mou enflé, la fluxion de neuf mois, qu'elles se fassent gonfler le ballon, arrondir le globe, bâtir la devanture, piquer par un clou rouillé, qu'elles aient sucé le crayon, attrapé la paquet, avalé l'os, mangé la soupe à la quéquette, mis la poule à couver , laisse la cuillère dans la tasse. Les filles, c'est le boulet des pères. Il ne sait pas trop comment s'y prendre. Les contraindre ou les convaincre, il hésite en vain: c'est ni l'un ni l'autre. »
« Nous les filles, nous payons notre tribut à la lune, nous traversons la mer Rouge, nous recevons la visite de tante Flo, nous avons notre male semaine, nos brouilleries, nos ouin-ouin, nos mauvais jours, nos catimini, nous faisons relâche, nous souffrons.
« Oui, d'accord, dit le cousin de Jeanine qui veut se marier avec elle quand elle sera grande, d'accord vous souffrez. Mais c'est seulement cinq jours par mois. Nous on est obligés de se raser tous les jours. Et puis nous, on a le service militaire. » »

« Pendant quinze jours, à Londres, en secret j'ai été un garçon. Laurence. Un baraqué à poitrine plate. Un garçon invisible dans une fille sans lauriers. Un perdant. Laurence, lauréate de rien. »

« On ne dit jamais ça, une fille manquée, vous avez remarqué ? C'est parce que aucun garçon ou presque ne rêve d'être une fille, alors que l'inverse... Un garçon manqué, c'est une fille à qui il a manqué la liberté d'être un garçon. Ne pas être libre, c'est la souffrance d'une fille. Vous-même, ne l'éprouvez-vous pas ? » 

« Dans ce visage brutal et vieux, les yeux ignobles attachés sur ma fille suintent le vice à vif, l'indifférence à toute humanité, l'injure à l'enfance. Ils expriment la cruauté, la domination, la lubricité bestiale du rut, la malfaisance pure. »

« - Ça n'a rien à voir. La domination vient des hommes. que certains aient peur, ok, on ne va pas pleurer pour eux. Tandis qu'une femme vit sans arrêt sous la menace, et très tôt dans sa vie. Sinon, tu m'as appris à me défendre, quand j'étais petite?
Une femme menacée, c'est un pléonasme. »

« La différence, maman, entre les hommes et les femmes, tu vois, c'est que les hommes ont peur pour leur honneur, tandis que les femmes, c'est pour leur vie. Le ridicule ne tue pas, la violence, si. » 

Quatrième de couverture

FILLE, nom féminin 
1. Personne de sexe féminin considérée par rapport à son père, à sa mère. 
2. Enfant de sexe féminin. 
3. (Vieilli.) Femme non mariée. 
4. Prostituée. 

    Laurence Barraqué grandit avec sa soeur dans les années 1960 à Rouen. « Vous avez des enfants ? demande-t-on à son père. – Non, j’ai deux filles » , répond-il. Naître garçon aurait sans doute facilité les choses. Un garçon, c’est toujours mieux qu’une garce. Puis Laurence devient mère dans les années 1990. Etre une fille, avoir une fille : comment faire ? Que transmettre ? 
    L’écriture de Camille Laurens atteint ici une maîtrise exceptionnelle qui restitue les mouvements intimes au sein des mutations sociales et met en lumière l’importance des mots dans la construction d’une vie.

Éditions Gallimard, août 2020
225 pages
Finaliste Prix Landerneau 2020

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