samedi 14 novembre 2020

Betty ★★★★★ de Tiffany McDaniel

Par souci de conformisme, la nature humaine est parfois bien pourrie (une phrase qui au moment où je l'écris me rappelle tout à coup une de mes précédentes lectures "Humanité" de Rutger Bergman; il aborde précisément ce sujet dans son livre). 
Et Betty, l'héroïne de ce roman, y sera confrontée aux conceptions étriquées de la morale bourgeoise, aux comportements moutonniers du racisme, aux idées figées aliénant la capacité à penser par soi-même. 

Betty, "Petite Indienne", raconte la rencontre de ses parents - un père Cherokee, une mère "Blanche" -, sa naissance et celle de ses frères et soeurs au fil des États que les parents traversent - Leland, le premier de la fratrie, puis Fraya, Yarrow et Waconda, Flossie, la soeur aux citrons jaunes, qui voulait devenir plus célèbre qu'Elizabeth Taylor et se faire un nom à Hollywood, Trustin, « un petit garçon qui se servait du rouge à lèvres de Flossie pour dessiner de jolies cavernes sur le mur de notre chambre », et Lint, le petit dernier. Elle nous parle ensuite de leur installation à Breathed dans l'Ohio, l'enfance joyeuse qu'on lui a déposée au creux des mains...puis son désenchantement quand elle prend conscience que l'univers des adultes dans lequel elle entre par la force des choses, est rempli d'ombres. Quand elle comprend qu'il y a des plis dans sa famille et que par ses plis, le diable s'immisce sans vergogne. Quand elle comprend les secrets. Quand elle comprend qu'elle devra se battre et enfouir, enterrer dans la terre, ces histoires vivantes, brûlantes de douleur. 

La douleur emplit ces pages, mais rassurez-vous, elles sont aussi inondées d'amour. 
Betty, dans ce parcours de vie parfois bien sombre, bénéficie d'une aide précieuse, celle de son papa, d'une bienveillance comme jamais je n'en ai côtoyée, un homme affectueux, doux, aimant, un sauveur ... Il a « dans la tête des cieux remplis des étoiles de ses enfants »il a « construit sa demeure avec du ciel et des étoiles », il s'est « attaché à la palpitation même de la vie et il en avait délaissé les commodités », il vit en symbiose avec la nature et fait honneur à la sagesse, héritée de ses ancêtres, « [son âme] était d'une autre époque. D'une époque où le pays était peuplé de tribus qui écoutaient la terre et qui la respectaient. » Il est très plaisant de valser avec Betty dans les histoires ensoleillées de son père sans se brûler les pieds.  

Un roman fluide sur la transmission, la différence, l'intégration, le racisme, l'amour, la nature, les violences, le viol, l'enfance, le sadisme des enfants, la méchanceté gratuite, le passage à l'âge adulte, la famille, la condition de la femme...
Un rendez-vous lumineux et inoubliable à ne pas manquer !
« Non seulement Papa avait besoin que l’on croie à ses histoires, mais nous avions tout autant besoin d’y croire aussi. […] En fait, nous nous raccrochions comme des forcenés à l’espoir que la vie ne se limitait pas à la simple réalité autour de nous. Alors seulement pouvions-nous prétendre à une destinée autre que celle à laquelle nous nous sentions condamnées. »

« Devenir femme, c'est affronter le couteau. C'est apprendre à supporter le tranchant de la lame et les blessures. Apprendre à saigner. Et malgré les cicatrices, faire en sorte de rester belle et d'avoir les genoux assez solides pour passer la serpillière dans la cuisine tous les samedis. Ou bien on se perd, ou bien on se trouve. Ces vérités peuvent s'affronter à l'infini. Et qu'est ce que l'infini, sinon un serpent confus ? Un cercle brisé. Une portion de ciel fushia. Si l'on redescend sur terre, l'infini prend la forme d'une succession de collines ondoyantes. Un coin de campagne dans l'Ohio où tous les serpents dans les hautes herbes de la prairie savent comment les anges perdent leurs ailes. »

« Quand j'étais petite, je croyais qu'être cherokee signifiait être reliée à la lune, comme un éclat de lumière qui s'en déroulait au bout du fil. »

« Avant le christianisme, les Cherokees étaient fiers de leur société matriarcale et matrilinéaire. Les femmes étaient à la tête de la famille, mais le christianisme a donné aux hommes un rôle prédominant. À la suite de ce bouleversement, les femmes ont été écartées de la terre qu'elles avaient possédée et cultivée. On leur a donné un tablier et on leur a signifié que leur place était à la cuisine. Aux hommes, qui avaient toujours été des chasseurs, on a dit qu'ils devaient maintenant travailler dans les champs. Les Cherokees ont vu leur mode de vie traditionnel éradiqué, de même que la répartition des rôles entre les deux sexes, qui avait permis aux femmes d'occuper une place aussi importante que celle des hommes. 
Entre le rouet et la charrue, certains ont bien lutté pour préserver leur culture, mais les traditions se sont peu à peu diluées. »

« - Tu vois les microbes ? demandait-il en braquant le faisceau de lumière dans l'air entre nous. Ils sont tous en train de jouer du violon. La toux, c'est leur chant. »

« Ma mère disait toujours qu'un homme qui frappe une femme est un homme qui marche avec les pieds de travers, et un homme qui marche avec les pieds de travers laisse derrière lui une empreinte difforme. Et vous savez ce qui vit dans une empreinte difforme ? Rien que des choses qui brûlent les yeux de Dieu. »

« Quand je repense à ma famille, maintenant, je vois un grand champs de sorgho d'autrefois, pareil à celui dans lequel mon père est venu au monde. Une terre brune et sèche, des feuilles vertes et humides. Une douceur un peu folle, là, au milieu des tiges dures. C'est cela, ma famille. Du lait et du miel, et toutes ces conneries du temps jadis. »

« Je vois l'haleine de ma mère et sa peau qui se hérisse. C'est cela l'hiver pour moi. Ma mère assise dans une robe printanière, au milieu du salon où pénètrent les rafales de neige. Papa, qui arrive en courant pour l'envelopper d'une couverture en même temps qu'il se hâte de fermer les fenêtres. La neige, que l'on laisse fondre et qui forme de petites flaques sur le parquet de notre maison dans Shady Lane, à Breathed, dans l'Ohio. Pour moi, c'est cela l'hiver. C'est cela, le mariage. »

« Mes soeurs et moi avons appelé cet endroit le "Bout du Monde", parce que même si il était juste là, tout près, dans notre cour, il nous semblait si éloigné que nous ne nous y sentions retenues par rien ni personne. C'était notre monde à nous, et si vous aviez entendu le langage que nous y parlions, cela vous aurait paru être de l'anglais, mais nous aurions été prêtes à jurer que cela ne pouvait se comparer à rien de connu. Avec nos mots, nous racontions des histoires qui n'avaient pas de fin et nos chants comportaient toujours des refrains infinis. Nous nous transformions les unes en les autres, et chacune devenait conteuse, actrice, chanteuse et compositrice, prenant la mesure des choses qui nous entouraient jusqu'à ce que nous sentions que nous avions tracé les grandes lignes de la géométrie qui devait nous projeter de la vie qui était alors la nôtre à la vie à laquelle nous pensions être destinées.[...]
Pourtant, nous étions encore que des enfants, là aussi. Nous courions entre les quatre coins de cette scène sans jamais nous aventurer au-delà de ses limites, comme si le monde tout entier était là, assez grand pour contenir les rêves de trois filles. Nous faisions semblant d'avoir reçu une balle en plein coeur pour ressusciter peu après. Le ciel se retournait pour devenir un océan dans lequel nous nagions, battant des jambes dans l'eau tandis que nous gardions une main posée sur la scène flottante, l'autre étant libre de jouer à projeter des éclaboussures ou de se tendre vers les baleines qui passaient tout près de nous . La nuit, ce n'était plus le bois dur des planches que nous sentions sous nos doigts , mais le corps doux et chaud d'un oiseau assez grand pour s'arracher à la pesanteur et nous emporter si haut dans les airs que le chagrin n'existait plus. Flossie filait sur une aile et nous disait qu'elle allait plonger au milieu des étoiles pour en devenir une elle-même. Nous partagions une même imagination alors. Une seule et belle pensée. L'idée que nous étions importantes. Et que tout était possible. »

« La nature nous parle. Nous devons simplement nous souvenir de l’écouter. »

« Tu sais pourquoi je t’appelle Petite Indienne ? […] C’est pour que tu saches que tu es déjà quelqu’un d’important. »

« Papa n'a jamais voulu renoncer. D'une certaine manière, peut-être que Lint était comme une plante qu'il espérait parvenir à faire pousser en dépit des conditions difficiles et contre toute adversité. Ne pas croire une telle chose possible doit être terrible pour un bon père. »

« Mon Pappy était un homme qui avait les orteils dans la rivière de Dieu et les talons dans la boue du diable. »


« J’avais les yeux de mon père, et désormais j’avais aussi la souffrance de ma mère. »

« Je comprenais ce besoin d’aller au-delà de la clôture. Aussi belle que puisse être la pâture, c’est la liberté de choisir qui fait la différence entre une existence que l’on vit et une existence que l’on subit. »

« - Quand une fille se maquille, elle commence déjà à mettre un pied dehors. L’ombre à paupières, le rouge à lèvres, c’est toi en train de me quitter. Pourquoi tu peux pas rester une petite fille ?
- Pour la même raison que celle pour laquelle tu n’as pas pu rester un petit garçon, P’pa. »

« C'est comme être prise dans une tempête. Tu te sens fouettée par le vent glacial. Martelée par la pluie. J'essaie de trouver l'enfant en moi, comme si elle était encore en vie. J'essaie de la trouver et de la sortir de la tempête et je lui demande : "Qu'est-ce que tu veux devenir quand tu seras grande ? " De cette manière, je peux faire comme si son futur n'était pas moi. Je peux faire comme si la seule raison pour laquelle son père la met au lit est de remonter sa couverture et de lui souhaiter de faire de beaux rêves. Tu sais quelle est la chose la plus lourde au monde, Betty ? C'est un homme qui est sur toi alors que tu ne veux pas qu'il y soit. »

« Dieu nous a créées à partir de la côte d'un homme. C'est notre malédiction. C'est à cause de a que les hommes ont la bêche et que nous avons la terre. Juste là, entre nos jambes. C'est là qu'ils peuvent enfouir tous leurs péchés. Ils les enfouissent si profondément que personne n'est au courant, à part eux et nous. » 

« Que fait-on lorsque les deux personnes qui sont censés nous protéger le plus sont justement les monstres qui nous déchirent et nous mettent en pièce ? » 

« Il y avait des choses chez mon père qui commençaient à s’écailler, comme une peinture qui vieillit. Quand je lisais les livres que j’empruntais à la bibliothèque, je pensais que mon père – comme les histoires que ces livres racontaient – était né de l’esprit de ces écrivains. Je croyais que le Grand Créateur avait expédié ces écrivains sur la lune, portés par les ailes d’oiseaux-tonnerre, et leur avait dit de m’écrire un père. Des écrivains tels que Mary Shelley, qui avait donné à mon père une compréhension gothique pour la tendresse de tous les monstres. Agatha Christie avait créé le mystère qui habitait mon père et Edgar Allan Poe avait conçu pour lui l’obscurité de manière à ce qu’il puisse s’élever jusqu’au vol du corbeau. William Shakespeare avait écrit pour lui un cœur de Roméo en même temps que Susan Fenimore Cooper lui avait imaginé une proximité avec la nature et le désir d’un paradis à retrouver. 
Emily Dickinson avait partagé sa sensibilité de poète pour que mon père sache que le texte le plus sacré se lit dans la façon dont les êtres humains riment ou ne riment pas les uns avec les autres, laissant à John Steinbeck le soin de mettre dans le cœur de mon père une boussole afin qu’il puisse toujours vérifier qu’il était bien à l’est d’Éden et légèrement au sud du paradis. Pour ne pas être en reste, Sophia Alice Callahan s’était assurée qu’une partie de mon père resterait à jamais un enfant de la forêt, tandis que Louisa May Alcott avait mis en mots toute la loyauté et l’espoir que contenait son âme. C’était à Theodore Dreiser qu’était revenue la tâche d’écrire pour mon père la tragédie américaine qui devait être son destin, non sans que Shirley Jackson l’ait d’abord préparé aux horreurs qui devaient accompagner cette tragédie.
Pour ce qui était de son imagination, j’étais convaincue que Dieu avait posé le pied sur son esprit. C’était la faute de Steinbeck, qui avait laissé tomber sur la terre l’esprit de mon père pour commencer, donnant à Dieu la possibilité de marcher dessus pour y laisser une petite encoche et l’empreinte de Son pied. Avec une telle empreinte, qui n’aurait pas une imagination semblable à celle de Papa ? Toutefois, cette fantaisie s’écaillait de plus en plus, et je commençais à voir, sous cette couche, la chair et les os. » 

« Ce serait tellement plus facile si l'on pouvait entreposer toutes les laideurs de notre vie dans notre peau - une peau dont on pourrait ensuite se débarrasser comme le font les serpents. Alors il serait possible d'abandonner toutes ces horreurs desséchées par terre et poursuivre notre route, libéré d'elles. » 

« C'est pas le sang qui définit ce qu'on est. C'est notre âme. » 

« C’était une femme qui avait été utilisée puis abandonnée par l’humanité comme seuls les humains savent consommer, puis jeter. »

« Ma soeur était tout simplement une de ces filles condamnées par une idéologie et des textes ancestraux selon lesquels le destin d'une femme est d'être bien comme il faut, obéissante et sagement séduisante, mais invisible au besoin. Clouée à la croix du sexe auquel elle appartient, une jeune femme se trouve coincée entre la mère et la côte biblique, dans un espace réduit qui ne lui permet d'être rien d'autre qu'une fille qui vit auprès de ses frères sans pour autant être égale. Ces garçons qui, eux, peuvent hurler comme des matous en rut, se vautrer dans la chair sans retenue, sans que jamais on ne les traite de traînée ou de putain comme ma soeur. »

« Et voilà le résultat : je me retrouve seule dans ma chambre, en train de contempler le reflet d’une femme qui a toujours eu peur d’être elle-même.
Dans le miroir, ses yeux sont passés de son image à la mienne.
- Ne laisse pas une telle chose t’arriver, Betty. N’aie pas peur d’être toi-même. Faut pas que tu vives aussi longtemps pour t’apercevoir à la fin que tu n’as pas vécu du tout. »

« - Il y a des hommes qui connaissent le montant exact de leur compte en banque, a poursuivi maman. Il y a ceux qui savent combien de kilomètres indique le compteur de leur voiture et combien elle pourra encore parcourir. D’autres connaissent le score à la batte de leur joueur de base-ball préféré et ils sont plus nombreux encore à savoir la somme exacte que l’Oncle Sam leur a soutirée. Ton père lui ne connaît rien de tout ça. Les seuls nombres que Landon Carpenter a en tête, c’est le nombre d’étoiles qu’il y avait dans le ciel la nuit où ses enfants sont nés. Je ne sais pas ce que tu en penses, mais moi je dirais qu’un homme qui a dans la tête des cieux remplis des étoiles de ses enfants est un homme qui mérite leur amour. En particulier l’amour de celle qui avait le plus d’étoiles. »

« Je voudrais décrire mon petit frère au long de chants infinis, mais il n'y a pas de chant infini pour un garçon qui n'a vécu que dix ans. Seule existe la brièveté. La preuve fugitive qu'il a bien été vivant. Vous perdez une personne. Vous vous retrouvez avec un fantôme. Mon fantôme, c'est un petit garçon en train de sucer des glaçons sur la balancelle et de se servir de rouge à lèvres de Flossie pour dessiner de jolies cavernes sur le mur de notre chambre. Il est trop jeune pour avoir fait autre chose. Trop jeune pour s'être marié ou avoir eu des enfants. Beaucoup trop jeune pour avoir grandi. Ce petit garçon qui s'avançait dans un champ et en ressortait avec une brassée de fleurs sauvages pour me faire un collier.
En le regardant, j'ai ressenti l'urgence d'écrire son nom partout. Sur chaque brin d'herbe, sur chaque barreau du château d'eau, sur toutes les feuilles des arbres autour de nous. Je voulais que son nom figure sur toutes ces choses et bien d'autres encore. J'avais tellement peur que personne ne sache même qu'il avait existé. »

« Il était impossible de regarder couler les larmes de mon père sans avoir mal. Elles pesaient sur vous comme une bête féroce qui, par son poids écrasant, vous maintient prisonnier jusqu'à ce que vous ayez désespérément besoin de croire qu'un miracle va intervenir, qu'un Dieu va vous sauver, que la douleur n'est rien d'autre que l'ombre de la plus belles maison dans laquelle vous avez jamais vécu. »

« C'était l'automne et on avait l'impression que tous les coins du monde étaient teintés de pourpre et d'écarlate. L'air frais et vif entrait en tourbillonnant par les vitres baissées. La sensation était agréable, mais j'avais le sentiment qu'elle m'était étrangère. J'étais devenue beaucoup trop consciente de la façon dont vacille une lumière qui s'éteint. »

« COMME AFFAMÉE, j'ai commencé à écrire. J'en suis venue à détester mon lit et le sommeil qui endiguait mon épanchement sur la page. Si la douleur était devenu mon sujet, l'amour ne l'était pas moins. Mon dialogue est devenu une démence qui a ensuite évolué vers une métamorphose de l'âme. Me révoltant contre une fatalité écrasante, ne fût-ce que pour défier et combattre la souffrance, je concevais des histoires qui me commandaient de survivre. »

« De mes écrits ressortaient des entrelacs et des ciselures. Il y avait des griffes et des serres, des choses plus douces également. Je parlais d'eau ruisselant des murs, de fumée dérivant dans le ciel. De ces réalités intangibles ou palpables qui nous liaient tous en des nœuds qu'aucun début extraordinaire ne pourrait jamais fixer. Mes poèmes embrassaient tout ce que mes bras ne pouvaient étreindre. Ils hurlaient ce que je taisais. Ils étaient aussi un murmure brûlant qui proclamait que parfois l'amour est un châtiment. »

« [...] dans la vie, ou bien vous vivez dans la maison de quelqu'un d'autre, ou bien vous construisez la vôtre. Un homme qui avait les mains de mon père était un homme qui avait construit sa demeure avec du ciel et des étoiles. Il s'était attaché à la palpitation même de la vie et il en avait délaissé les commodités. C'est quelque chose que vous ne pouvez pas espérer faire sans vous salit les mains. Vous savez ainsi que vous faites les choses comme il faut.  »

Quatrième de couverture

“ Ce livre est à la fois une danse, un chant 
et un éclat de lune, mais par-dessus tout, 
l’histoire qu’il raconte est, et restera à jamais, 
celle de la Petite Indienne. ”

La Petite Indienne, c’est Betty Carpenter, née dans une baignoire, sixième de huit enfants. Sa famille vit en marge de la société car, si sa mère est blanche, son père est cherokee. Lorsque les Carpenter s’installent dans la petite ville de Breathed, après des années d’errance, le paysage luxuriant de l’Ohio semble leur apporter la paix. Avec ses frères et sœurs, Betty grandit bercée par la magie immémoriale des histoires de son père. Mais les plus noirs secrets de la famille se dévoilent peu à peu. Pour affronter le monde des adultes, Betty puise son courage dans l’écriture : elle confie sa douleur à des pages qu’elle enfouit sous terre au fil des années. Pour qu’un jour, toutes ces histoires n’en forment plus qu’une, qu’elle pourra enfin révéler.

Betty raconte les mystères de l’enfance et la perte de l’innocence. À travers la voix de sa jeune narratrice, Tiffany McDaniel chante le pouvoir réparateur des mots et donne naissance à une héroïne universelle.

Un livre pour ces temps incertains, 
qui a beaucoup à nous apprendre sur 
la famille, le manque, l'amour.
LEE MARTIN,
Finaliste 

Éditions Gallmeister, septembre 2020
716 pages
Traduit de l'américain par François Happe
Prix du roman Fnac 2020

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire