dimanche 19 mars 2017

Demain les chats*** de Bernard Werber


 Éditions Albin Michel, octobre 2016
309 pages

Quatrième de couverture

Pour nous, 
une seule histoire existait : 
celle de l'humanité.
Mais il y a eu LA rencontre.
Et eux, les chats, ont 
changé à jamais notre destinée.

A Montmartre vivent deux chats extraordinaires. Bastet, la narratrice qui souhaite mieux communiquer et comprendre les humains. Pythagore, chat de laboratoire qui a au sommet de son crâne une prise USB qui lui permet de se brancher sur Internet. Les deux chats vont se rencontrer, se comprendre s’aimer alors qu’autour d’eux le monde des humains ne cesse de se compliquer. A la violence des hommes Bastet veut opposer la spiritualité des chats. Mais pour Pythagore il est peut être déjà trop tard et les chats doivent se préparer à prendre la relève de la civilisation humaine.

Mon avis ★★★☆☆

Le chien pense : « Les hommes me nourrissent, me protègent, m’aiment, ils doivent être des dieux. »
Le chat pense : « Les hommes me nourrissent, me protègent, m’aiment, je dois être leur dieu. »
Anonyme
Une idée originale que celle de choisir comme narrateur ... une minette. 
Dans Demain les chats, Bernard Werber mélange les genres, science-fiction, philosophie, histoire, aventure comme à son habitude, et c'est une nouvelle fois un plaisir de retrouver sa plume avec cependant quelques petits bémols pour cet opus; je m'attendais à une lecture beaucoup plus incisive, plus complexe, une analyse plus approfondie, des dialogues plus aboutis, moins faciles ... et la fin aurait mérité d'être moins survolée.
À la lecture des premières pages, je me suis même demandé si ce roman n'avait pas vocation à être adressé à un jeune public aussi bien qu'à des adultes.
L'histoire est finalement assez simple, très peu de rebondissements, de subtilités
J'en ai apprécié cependant les cours d'histoires distillés de ci delà, les petits apartés philosophiques et scientifiques. On révise, on apprend toujours avec Bernard Werber; ici, il nous conte l'histoire fascinante des chats de leur origine à nos jours, revient sur la vie extraordinaire de Pythagore. On peut également voir dans Demain les chats, un manifeste contre la violence humaine, une critique du comportement humain; on y retrouve les thèmes de prédilection de Bernard Werber comme l'écologie, la religion.
Une lecture agréable, un Werber assurément, mais certainement pas le meilleur pour moi !
«Être instruite me semble le plus grand des privilèges et je plains ceux qui vivent dans l'ignorance.
Quand on s'est habitué aux mensonges, la vérité a l'air suspect.
Je reste dans le noir à ruminer ma rage. Je la hais. De quel droit s'autorise-t-elle à couper les testicules d'un mâle et à voler les enfants d'une mère ? Faut-il que cette espèce se sente bien supérieure à la nôtre pour se comporter avec autant de mépris ! 

Je hais les humains. [...] Je veux leur mort. À tous. Qu'ils s'autodétruisent donc avec leur guerre et leur terrorisme. [...] Mais pour qui se prennent-ils, ces humains ! Ils ont transformé la forêt et l'herbe en une ville de ciment, ils ont transformé les arbres en meubles, ils nous ont transformés en...jouets jetables !
Celui qui ne possède rien n'a rien à perdre. Je n'ai qu'une peur, c'est d'être possédé. Donc je me prive de tout et je survis sans dépendre de rien ni de personne.

De manière plus globale, les hommes de Dieu n'aiment pas la connaissance. Ils mettent tout sur le dos de la volonté divine.
L'art est une activité inutile et pourtant c'est leur force.
- N'est-ce pas toi qui m'as enseigné qu'il n'y a pas de mauvaise espèce, seulement des individus ignorants ou apeurés ?

- Mais les parents peuvent éduquer leur progéniture avec différentes valeurs. Chez les fourmis on inculque aux petits des valeurs d'entraide, chez les rats c'est plutôt la compétition et l'exclusion de tous ceux qui sont différents qui sont mises en avant.
- Il n'y a donc aucun espoir d'entente avec les rats ?
- Nous pourrons peut-être un jour nous entendre avec eux [...] mais cela ne se fera qu'avec ceux qui auront renoncé à vouloir soumettre ceux qui ne leur ressemblent pas. On ne peut pas être pacifique avec des envahisseurs brutaux.»

 Bastet, déesse de la beauté 
et de la fécondité, vénérée par les Égyptiens. 
«Le culte de Bastet était pratiqué en particulier dans le temple
 en granit rouge de la ville égyptienne de Bubastis. 
Ce temple était peuplé de centaines de chats et une fois par an 
se déroulait une grande fête où des dizaines de milliers d'humains 
venaient de partout pour glorifier la déesse et lui offrir des cadeaux.»
Momie de chat, Le Louvre, Paris
Casta Diva (Maria Callas), 
célèbre aria de l'opéra Norma composé par Vincenzo Bellini.
«Je rêve que la Callas me caresse sous le cou et sur le ventre. 
Je me sens en parfaite harmonie et je me dis : 
Il faut faire du bien à son corps pour que son âme ait envie d'y rester.»

La plus ancienne représentation du joueur de flûte de Hamelin, 
héros d'une histoire médiévale qui a traversé les siècles.
(copie d'après le vitrail d'une église de Goslar)


Le blog de Bernard Werber, c'est par ici.

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