Un premier roman choral d'une toute jeune autrice et des pages empreintes de douceur, de tendresse et d'une immense humanité.
Une construction originale, surprenante, ingénieuse pour parler de la différence, de l'amour, de l'amitié, pour raconter le parcours chaotique d'une enfant qui ne rentre pas dans le moule et l'impuissance de ses parents aimants.
« Je sais qu'lsor se souvient, je sais qu'elle avance quelque part. Dans son désordre, dans sa colère, dans sa panique même, elle avance. Je le sais. »
Isor n'est pas comme tout le monde et à travers les mots, les émotions de ses parents si bien retranscrites et celles de son ami Lucien, pourvu d'une grande sagesse, nous apprenons à la découvrir jusqu'à un final bouleversant.
Ce livre raconte les silences, les difficultés traversées, les angoisses, la rage, la frustration, il raconte aussi les petits bonheurs, la complicité entre deux écorchés que bien des années séparent, la lumière qui s'invite dans le cœur de chacun d'entre eux.
Il bouscule, saisit, interroge sur la place que nous accordons dans une société si normée, si rationnelle à ceux qui marchent un peu à côté du chemin tracé - que fait-on de leurs ris, de leurs souffrances ?
Un livre désarmant de beauté, vibrant d'émotions et chargé d'espoir.
Coup de ❤️.
« Dis, ma petite Isor, tu te rappelles ça ? Quand tu as mis ta petite bouille sur mes genoux calleux et durs, le tressaillement que j'ai eu, la crispation que j'ai dû surmonter, et que tu m'as laissé le temps de faire redescendre. Ce n'est que deux semaines plus tard qu'à mon tour j'ai réussi à te toucher, à poser ma main maladroite sur tes tresses, ne sachant pas vraiment comment te câliner pour te montrer que mon affection t'était acquise, et qu'il était trop tard pour faire demi-tour. Si j'ai autant hésité ce jour-là, si ma main a tant titubé dans tes cheveux, c'est que j'étais encore un peu en colère que tu m'aies forcé, comme ça, à t'aimer. »
« Moi, ta mère, je le sais : quand tes yeux transpercent, quand ton regard nous file entre les doigts, c'est que tu comprends des choses que nous ne comprendrons jamais. »
« Je sais qu'lsor se souvient, je sais qu'elle avance quelque part. Dans son désordre, dans sa colère, dans sa panique même, elle avance. Je le sais. »
« mère
Isor peut être très différente d'un jour à l'autre, mais elle reste toujours elle-même, sincère, incapable de tricher. Elle ne peut pas se contenir à une seule personne, à une seule apparence. Elle est plusieurs, elle est trop vaste. C'est sa manière à elle de saisir le monde du mieux qu'elle peut.»
« père
Le premier examen qu'Isor a passé à l'hôpital, c'était pour un trouble de l'attention. J'y étais allé seul, Maude n'avait pas pu déplacer sa garde. Je n'oublierai jamais ce moment, les sourcils velus et arrogants du médecin, un jeune interne en psychiatrie. Docteur Jard - fier comme un coq. Pour lui, tout était clair. Isor avait effectivement des difficultés à se concentrer, c'était tout. Il avait passé trente minutes avec elle, mais ça y est, il la connaissait mieux que nous, avait tout compris, et me démontrait l'infinie supériorité de son expertise par une chiée de mots savants appris d'hier. J'avais beau lui parler des colères, des retards de langage, des regards déconcertants (ceux d'une adulte mélancolique, pire que cela, ceux des statues de grands hommes qui sondent l'Avenir, le Progrès ou l'Ame humaine), il ne m'écoutait pas, et son visage dur était figé dans une expression dédaigneuse.
Au moment de nous raccompagner à la porte, avec une politesse excessive et trop empressée pour être sincère, il jeta un dernier regard vers Isor. Elle était dans un coin depuis le début de notre entretien. Elle se tenait en face d'une bonne centaine de crayons de couleurs alignés par taille et par teinte, selon un ordre allant du jaune au bleu. Elle nous faisait dos, mais on pouvait deviner à son immobilité qu'elle était parfai- tement sereine. Ce ne pouvait être qu'elle qui avait fait cela, car, à notre entrée, les crayons gisaient tous en un tas informe.
L'interne s'est rassis à son bureau où il eut un moment d'absence. Puis il a simplement lâché: « C'est peut-être un peu plus complexe que cela. » »
« père
Les signes de l'affection d'Isor sont souvent illisibles. Le fait-elle exprès ? Les moyens qu'elle choisit pour nous dire qu'elle nous aime sont généralement à double tranchant, brutaux. À l'image de ce qu'elle pense de nous ? J'ai parfois l'impression qu'elle nous en veut : de ne rien pouvoir partager, de ne pas vivre dans le même présent qu'elle. Sait-elle qu'au fond de moi je ressens exactement la même chose, que je lui en veux d'être une étrangère ? De ne pas être moi, comme moi? Nous en veut-elle autant que moi je lui veux ? Y a-t-il tout de même en elle de la reconnaissance pour tout ce que nous mettons en œuvre? Pour notre patience, pour notre capacité d'acceptation? Un minimum de reconnaissance pour le sacrifice (ce mot pèse si lourd en moi certains jours) que nous faisons de nous-mêmes ? Ou voit-elle notre abnégation comme une chose naturelle, évidente, nécessaire ?
Il me semble que rien n'est prévu en nous pour ressentir ce qu'Isor voudrait que l'on ressente pour elle. »
« Dis, ma petite Isor, tu te rappelles ça ? Quand tu as mis ta petite bouille sur mes genoux calleux et durs, le tressaillement que j'ai eu, la crispation que j'ai dû surmonter, et que tu m'as laissé le temps de faire redescendre. Ce n'est que deux semaines plus tard qu'à mon tour j'ai réussi à te toucher, à poser ma main maladroite sur tes tresses, ne sachant pas vraiment comment te câliner pour te montrer que mon affection t'était acquise, et qu'il était trop tard pour faire demi-tour. Si j'ai autant hésité ce jour-là, si ma main a tant titubé dans tes cheveux, c'est que j'étais encore un peu en colère que tu m'aies forcé, comme ça, à t'aimer. »
« [...] ce que tu cherches dans les jeux, c'est le théâtre, les revirements de situation inexorables, quand pour de faux le sort vous abaisse ou vous élève. J'ai raison ? Je comence à bien te connaitre. Se laisser bercer par le hasard... Faire comme si c'était très important, oui, de la plus haute importance... Et, une fois le jeu rangé, n'en avoir plus rien à faire des gains et des dommages. Et surtout, surtout, que l'on rigole, toi et moi. Toi, de mes bourdes de vieil oublieux ex moi, de tes fulgurances.
Dis, dis, tu reviendras demain, c'est promis ? »
Dis, dis, tu reviendras demain, c'est promis ? »
« Avec ma toute chérie, je révise mille de mes petites certitudes. Je pensais par exemple que la fierté était un des pires défauts du monde, qu'il engendrait l'orgueil, le repli sur soi et le mépris, qu'il empêchait de remettre en question nos torts. Mais Isor est fière. Sans crier gare, cent fois par jour, son regard s'emplit de cet air à la fois buté et réjoui, qui vous défie. Oui, vraiment, elle est fière. Mais personne ne sait mieux écouter qu'elle, personne n'est plus attentif, plus attentionné. »
« J'aimerais tout posséder pour pouvoir tout t'offrir. Je dis ça alors que rien ne nous manque. Ou peut-être un orchestre privé ? Un tapis plus moelleux ? Ta tête sculptée huit fois en guise de pion sur un plateau de petits chevaux ? Un theatre dans l'arrière-jardin avec des chaises à fleurs et à paillettes ? Des journées faites seulement d'après-midis et aucune nuit pour les séparer ? Que je sois un adolescent, pour qu'on ait un futur plus long que notre présent, et que je sois tout frèle et tout chétif, pour qu'à ton tour tu me prennes sur les genoux. Que l'on m'accorde un vœu pour souhaiter que tous les tiens se réalisent. Que tu aies des chaussures à grelots et que la maison soit pleine de couloirs pour étirer ces moments où je t'entends venir vers moi.
Que l'on redouble mes langueurs, demande l' Ami à son Aimé dans la poésie de Raymond Llulle. »
« Toi, tu accèdes aux vérités - de la musique comme du reste - avec un instinct quasi physiologique. Chez toi, c'est le corps qui pense, et il ne se trompe jamais. »
« La différence entre ses parents et moi, c'est que je ne suis pas quelqu'un qui s'affole - je veux dire : le mutisme, la colère, la joie, la douleur, je connais. Je sais les recevoir sans fléchir. J'ai l'habitude. C'est exactement comme écouter de la musique.
Parfois je me fais l'effet d'être encore ce photographe que je fus : quand d'un regard je signifiais à mes sujets « Ressens ce que tu ressens, je ne demanderai pas d'explication, j'en garderai simplement la mémoire. »»
« Vous savez, il ne faut jamais attendre une vengeance ou un dédommagement, ou vouloir remplacer les morts. Le vide que les morts laissent ne se rebouche jamais, on ne se remet jamais de cette béance - mais j'ai compris que l'on pouvait créer le plein à côté du gouffre, ça oui. Idem pour sa place. Ce qui est perdu ne revient pas - mais à côté, en marge, ailleurs, on peut retrouver un rôle. Et c'est ce qui se passe pour moi. Avec elle, je reconstruis quelque chose. Autre chose. »
« J'aime ta capacité inhumaine à être brutalement heureuse, sans prévenir. Si brutalement heureuse. »
« Souvent, je me demande à quoi tu ressembleras, adulte, et si j'aurai la chance de te connaitre alors. D'être toujours là. Pas quel genre de femme tu seras, ça, je m'en fiche. Mais quelle adulte, qui aura mis en acte toutes les promesses qu'elle enclot. »
« C'est fou comme on peut se tromper sur un nombre incalculable de sujets. Chaque certitude est une erreur en puissance. Chaque certitude est une erreur en puissance. Qui éclate un jour. »
« Monika, Ingmar Bergman. Vers un destin insolite sur les flots bleus de l'été, Lina Wertmüller. Kung-Fu Master, Agnès Varda. Trois films, trois pays, trois grands réalisateurs. Trois histoires d'amour qui avaient besoin d'une île pour s'épanouir. Car c'est bien là le scénario de ces trois films: un couple dont l'amour, naissant ou réprimé, prend son essor après l'arrivée, de gré ou de force, sur une île déserte. Île suédoise dans la Baltique, île italienne en Méditerranée, île anglaise dans la Manche. Quels que soient le pays ou l'époque, l'insularité offre à l'amour l'espace rêvé, c'est-à-dire un espace excluant et exclusif, pour deux, ni plus ni moins. Loin des fâcheux, des fouineurs et des importuns, l'île devient une utopie où les liens sociaux et affectifs peuvent être intégralement redéfinis. Et chaque fois le dénouement est sans appel: sortir de l'île, c'est détruire l'amour. Réintroduisez la société autour du couple et celui-ci se fissure, se morcelle. Il redevient impossible d'être Deux. Uniquement deux. »
« « Le monde est plein de voisins indiscrets, avec qui il me faut partager l'autre. Le monde est précisément cela : une contrainte de partage. Le monde (le mondain) est mon rival », écrivait Barthes. »
« L'amour a sa grammaire. Et comme dans toutes les langues, sans la pratiquer, on la perd. Au fil des mois, j'ai réappris l'Absence, l'Attente, le Comblement, la Dépendance, la Fête, l'Impatience, la Jalousie, le Rêve et la Rêverie, le Ravissement, le Rendez-vous, la Solitude et le Souvenir. Tout un abécédaire que je potasse studieusement. J'aime être cet écolier des sentiments.
Dis, dis, mon Isor, reviendras-tu demain après-midi ? »
« Je mets ma tête sur les genoux d'Ani et j'attends que la vie vienne nous aimer. Elle manque jamais le rendez-vous quand j'ai la tête ici. C'est la même odeur, exactement, que les genoux de Luce. Tu sais, toi, que les genoux ça a tant d'odeurs ? »
« le père
Dans les lettres aussi, il y a ces écarts : sa voix d'enfant rieuse qui tremblote et bégaye, et sa voix de grand sage qui nous toise avec bonté. Et je me rends compte, à présent, qu'il y avait déjà cela dans ses silences. Avant son départ, avons-nous seulement écouté ses silences ?
Écouté l'urgence à vivre de son silence ?
Et maintenant, le saurons-nous, écouter sa poésie, partager son souffle de joie, lire ses lettres comme autant de chances qu'elle nous offre pour trouver UNE NOUVELLE MANIÈRE D'ÊTRE UNE FAMILLE ? »
« Vous que je porte en mon profond, Ici les nuits sont douces comme le lait. Aniella a un chien qui me lèche les mains. Kiko est son nom. Il est un berger allemand, je crois. Quand je lui caresse, il veut faire pareil mais il a pas de mains alors il fait avec la langue, approche sa truffe. Il a de grands yeux noirs. Et des longs longs cils bruns.
Je t'embrasse toi aussi tout plein,
I.
Ma père, mon mère, Suis en éclosion. Me sens pleine de bourgeons qui s'entrelèvrent. Me semble être un arbre fruitier que les fleurs commencent à donner des trésors. Je porte toutes les promesses de la terre à bout de mes bras. Je m'avance tel un jardin, tel un côteau, à la rencontre du printemps. Je cours. Je vais mûrir, je vais me rouler dans ces fleurs pour la vendange. Oh, quelle saison ! »
« Les deux parents chéris,
Tu sais, suis troublée de ce qu'ils sont semblables mais distincts, Ani et Luce, Luce et Ani. Idem de Luce, Ani est fidèle, mais elle est toute réjouissance. Idem de Luce, Ani a les yeux aigue-marine et le corps svelte, mais pas cet air rigidigne. Idem de Luce, Ani s'accommode des solitudes, mais jamais sans Kiko. Parfois, a le semblable air d'endurance craintive, qu'elle refoule aussitôt.
Je veux te dire encore qu'y a deux jours nous allons sur la tombe de sa mère, une stèle sans rien, sur le nord à Taormine. On y voyait la baie qui scintille pareil que les bijoux. On dépose au sol, dessus, des pommes de pin et des coquillages pour faire les mandalas, des cercles et des couronnes. Calme calme calme... Un instant plein comme une bille qui roule.
Ça y est, je dis tout pour aujourd'hui. À demain les deux !
Je t'embrasse mille et cent,
I. »
« Un regret, ça ne se conserve pas comme une boule à neige, en mémoire d'un voyage passé. Un regret aussi, ça peut se jeter à la poubelle. »
« Je viens t'annoncer le printemps. Le jour de mon départ de Catane, j'ai vu passer les grues dans le ciel, qui rentraient d'Afrique.
Le printemps, c'est la fin de ta tristesse. Ta joie, je l'ai réparée. Je viens te dire, pour vrai, que tu n'as plus
de raison d'être malheureux. Un peu de malheur ça se dissout vite, quand on a beaucoup d'amour.
Ani ne t'en veut pas, Ani t'a pardonné. Tu as une manière tout à toi de te faire pardonner. Tu commets tes erreurs par faiblesse, tu avoues ces faiblesses sans orgueil. Comment te dire ? Même quand tu es froid tu es doux. Même quand tu es triste tu es doux. Lucien n'a pas d'épines. Lucien n'a pas d'épines. Et Ani, elle, a sa manière de pardonner. Elle se sait d'avance innocente dans les drames qui la touche. Et elle ne sait pas s'apitoyer. Rien en elle n'est programmé pour cela. Les évènements pour elle viennent sans être bons ni mauvais. Si quelque chose lui vole son plaisir, elle l'accepte, sans pitié, et si quelque chose lui en donne, elle l'accepte, avec gratitude. Elle attend les tempêtes et les joies en sachant bien qu'il n'est jamais question de son mérite là-dedans.
Lucien, maintenant, il faut effacer de toi toutes les larmes et toutes les prières de rédemption que tu y as accumulées.
Elles ont rempli leur office, elles ne sont plus utiles.
Alors ne les garde pas en souvenir, surtout pas. Un regret, ça ne se conserve pas comme une boule à neige, en mémoire d'un voyage passé. Un regret aussi, ça peut se jeter à la poubelle. Tu te demandes peut-être qui tu serais sans ta douleur.
Si tu serais le même homme. C'est elle qui t'a modelé plus de la moitié de ta vie. C'est elle qui a fait le Lucien que j'ai connu. Alors ? Alors on s'en fiche et ce chagrin tu ne lui dois aucun culte, aucune cérémonie d'adieu.
Lucien, la joie gomme tout le reste, et même si alors tu dois mourir tout blanc et tout vierge, comme un nourrisson
qui n'aurait rien à lui, cela n'a pas d'importance.
Aucun malheur ne nous définit, seule notre joie est à nous.
Lucien, tu es le seul qui m'ait crue capable de vivre.
Tu as vu que ce qu'il y avait en moi, ce n'était pas une malédiction mais une promesse. Tu m'as révélé ma promesse.
[...]
Aujourd'hui je suis grande. Et je suis grande de toi.
Il y a une corde qui vibre tout près de l'horizon.
Je vois enfin l'horizon qui recule. Il y a de l'avenir à respirer. Toute ma vie je vais pouvoir respirer le futur que tu m'as donné. Ça t'a fâché, dis, Luce, ça t'a fâché, qu'à toi je n'envoie pas de mots ?
Je ne fais pas partie de ceux qui pensent
que plus on s'aime, moins a besoin de se le dire. Non et non. L'amour est un sortilège qu'il faut jeter sans cesse et de nouveau du bout des lèvres, encore et encore.
C'est une chanson avec laquelle on vit - qu'il faut faire vivre. Mais dans mon cas, dans notre cas, cette chanson, mon cœur la psalmodie en silence - et je sais que le tien aussi. »
Quatrième de couverture
Isor n'est pas comme les autres. Une existence en huis clos s'est construite autour de cette petite fille mutique rejetant les normes. Puis un jour, elle rencontre Lucien, un voisin septuagénaire. Entre ces âmes farouches, l'alchimie opère immédiatement. Quelques années plus tard, lorsqu'un accident vient bouleverser la vie qu'ils s'étaient inventée, Isor s'enfuit. En chemin, elle va enfin rencontrer un monde assez vaste pour elle.
La Colère et l'Envie est le portrait d'une enfant qui n'entre pas dans les cases. C'est une histoire d'amour éruptive, d'émancipation et de réconciliation. Alice Renard impose une voix d'une incroyable maturité; sa plume maîtrisée sculpte le silence et nous éblouit.
Née à Paris en 2002, ALICE RENARD est étudiante en littérature médiévale à la Sorbonne. Révélée précoce à l'âge de six ans, la question de la neurodiversité et de l'hypersensibilité l'a toujours passionnée. La Colère et l'Envie est son premier roman.
Éditions Heloise d'Ormesson, août 2023 159 pages
Sélection Prix Littéraire Le Monde 2023
Prix Méduse 2023
Prix Vocation littéraire 2023