dimanche 29 septembre 2024

Le rêve du Jaguar ★★★★☆ de Miguel Bonnefoy

Un livre qui invite au voyage, une chouette rencontre à l'occasion d'une délicieuse et émouvante lecture musicale et une agréable soirée en terrasse dans le spot très sympathique du bar à bulles dans le XVIIIeme arrondissement parisien... autant d'images et de sons qui m'ont fait me sentir incroyablement bien 💙

On retrouve dans Le rêve du jaguar les envolées lyriques, épiques et oniriques, que j'ai trouvées une nouvelle fois extraordinaires. Cette trajectoire de balle écoutée, puis lue et lue une nouvelle fois à voix haute, mais quel plaisir ! Et ces émouvantes histoires - dans l'Histoire contemporaine Venezuela si bien contées, nous faisant témoins de la folie du monde - qui nous emmènent bien loin du quotidien, aux personnages si vite attachants et à la destinée parfois incroyables.  
« [...] il lui avait fallu gagner tous les prix et recevoir toutes les distinctions, pour découvrir après quinze ans de profession la supériorité de l'amour. »
Quel plaisir aussi ces traits d'union entre chacun des livres de l'auteur qui nous permettent de retrouver des personnages rencontrés auparavant.

💙Et quel plaisir irrésistible de savourer une nouvelle fois la langue poétique de l'auteur !

Les tableaux s'enchaînent vite, peut-être un peu trop vite cette fois à mon goût. J'aurais aimé m'attarder un peu plus, sillonner, déambuler davantage aux côtés des personnages pour m'imprégner encore davantage des événements autour. Du condensé qui fait mouche malgré tout et s'est accompagné, pour moi, de vives sensations de lecture véritablement. 

✨️💙 Un hommage personnel. Tendre et beau. « Il y a des trésors de famille qui n'ont pas de prix [...]. » 

Comme beaucoup, j'aime lire et écouter Miguel Bonnefoy. Il me reste Jungle à découvrir, vous l'avez lu ?

« - Un jour, je serai un homme et je n'aurai plus peur, lui dit-il depuis le sommet du palmier. Je lui apprendrai qui est le patron.
Mais la muette Teresa ne répondit pas. Le voyant là, juché sur cet arbre, caché et oublié de tous dans la désolation du monde, elle eut une douleur à l'âme, car elle ne pouvait concevoir un autre avenir pour Antonio que celui d'un voyou des rues, né au mauvais endroit, traînant sa solitude jusqu'à sa mort dans des rhumeries malheureuses où seuls s'égarent les rufians et les délinquants, les hommes désespérés qui n'attendent rien de la beauté, et qui ne savent plus pour qui il faut mourir. Elle l'imaginait comme ceux qui le recherchaient, ceux qui voulaient le battre, méchants et arrogants, éduqués par la violence du lac et par des pères avares, dont le cœur est une ronce sans fleur. Pire encore, elle se le représentait comme elle, une vie faite de désastres et de frustrations, assis sur les marches d'une église en tendant une main osseuse à des inconnus, ruminant des humiliations et des erreurs de jeunesse, ayant survécu à une enfance sans foyer ni refuge, sans amour ni protection, une enfance où personne ne lui avait appris à vivre. »

« Ana Maria resta sérieuse et affirma, avec une voix pleine de sarcasme et toute l'ironie du monde :
- Car je ne me marierai qu'avec l'homme qui me racontera la plus belle histoire d'amour.
Or, Antonio ignorait tout de l'amour. Il avait grandi dans un bordel où les histoires d'amour n'étaient que des ruses pour obtenir une réduction sur des passes. Il n'avait connu que des femmes qui, pour quelques pesos, faisaient tourner leurs corsets et leurs jupons au-dessus de leurs têtes, des jeunes filles dont on vantait les pouvoirs sataniques dans la pénombre, et dont la fidélité et l'obéissance соûtaient un supplément sur le prix. Il ne savait des femmes que les acrobaties de l'intimité et les astuces de l'expérience, les prudences face aux nouveaux clients et les petites gâteries aux habitués, mais aucune ne lui avait jamais raconté une histoire d'amour. Les seules qu'il connaissait n'avaient germé que dans la fantaisie des lieutenants les plus fous, des marins les plus pervers, des curés les plus corrompus, des politiciens les plus concupiscents, et jamais il n'avait imaginé qu'on puisse offrir une fleur à quelqu'un sans exiger un pétale en retour.
Incapable de retrouver dans son souvenir une seule histoire qui vaille la peine d'être racontée, un seul poème évoquant des sentiments, une seule ligne de romantisme dans sa jeunesse faite de cabarets, il baissa les bras et renonça à Ana Maria, résigné à finir sa vie comme un vieux célibataire. Ce fut son ami Paz Galarraga qui, apprenant toute l'affaire, le fit asseoir à la table des Cafés Maurice et lui dit, en le regardant droit dans les yeux :
- Personne n'a jamais rien inventé, Antonio. Les plus grandes histoires d'amour courent les rues.
Ces mots, l'ardent désir de livrer cette bataille, et la ténacité dont il avait toujours fait preuve, lui inspirèrent une idée. Le lendemain, dès l'aube, il découpa un morceau de carton, prit deux tabourets et se rendit, d'un pas décidé, à la gare routière qui était la plus grande fourmilière de la région. Au milieu du hall central, il installa les tabourets l'un en face de l'autre. Il posa le carton au centre sur lequel il avait peint en noir pour que les lettres soient visibles de loin :
" J'écoute des histoires d'amour." »

« Pas un seul quotidien ne manqua de faire un article sur Policarpio, la mascotte de la ville, qui devint pour certains journalistes le dernier de son espèce et, pour d'autres, le premier d'une invasion à venir. On publia une annonce pour savoir si un bateau étranger ou un zoo marin avait remarqué une perte. Comme personne ne se manifesta, on pensa qu'il s'était peut-être échappé d'un chalutier consacré au trafic illégal d'animaux rares. Cette hypothèse resta la plus plausible et, au bout de quelques semaines, ses gestes furent répertoriés et classés avec une telle minutie, ses heures de sommeil furent archivées avec une telle sollicitude, qu'on finit par en apprendre davantage sur cet oiseau austral que sur les flamants roses qui vivaient au bord du lac depuis deux mille ans. »

« Chinco ne reprit pas la place du père dans l'arrière-salle de la bijouterie. Quand il eut vingt ans, il refusa de le remplacer au magasin et devint typographe pour une entreprise française qui construisait un chemin de fer dans la province de Táchira. Il créa le premier syndicat des machinistes, s'occupa de luttes et de revendications civiques, eut la charge d'établir l'ordre du jour des réunions ouvrières, et jugea que les seuls bijoux qui devaient décorer la poitrine des hommes étaient ceux de la liberté et du droit social. Son père regrettait secrètement le choix de son fils, en constatant qu'il ne comprenait rien à la joaillerie, mais saisissait tout de la lutte des classes, qu'il ne vivrait pas entouré de pierres fines, mais parmi les ouvriers dans les usines, et qu'il s'émouvait plus facilement des injustices de la métallurgie que des préciosités des métaux. Un dimanche, pendant qu'il préparait un discours pour le syndicat, son père lui demanda :
- Comptes-tu te marier avec la révolution ou avec une femme ?
Chinco, qui était un garçon jovial et enjoué, doté d'un beau regard songeur, eut un discret sourire qui ne laissa rien entrevoir. « Peut-être un mariage à trois », dit-il sans réfléchir. »

« - Votre mère n'a plus de linge à vous faire repasser, señorita ?
Tous les hommes rirent dans la salle. Puis il ajouta : 
- Vous voulez être médecin ? Alors citez-moi les sept os de l'orbite.
Jamais Ana Maria n'avait entendu parler de l'orbite. Son visage devint si rouge qu'elle dut baisser la tête. Des années plus tard, se remémorant ces rires moqueurs autour d'elle, elle comprit qu'elle avait alors senti palpiter quelque chose de nouveau en elle, son sang combattant. Dans ses veines s'étaient brus- quement réveillées des lignées de femmes assoupies, la dague ensanglantée de María Lionza chevauchant un tapir géant, l'arc de la reine des Amazones, la dignité d'Ana María Campos, les cheveux coupés d'Agnodice, le martyre héroïque de Domitila Flores, des hordes de cavalières fonçant vers les forteresses d'hier. Elle comprit qu'elle avait une double lutte à mener, celle de la médecine et celle des femmes. Elle saisit pourquoi il ne lui serait pas permis de fréquen- ter comme tout le monde les auberges et les bars, pourquoi elle n'aurait pas droit à l'erreur, pourquoi elle n'aurait d'autre choix que la réussite, mais elle comprit par-dessus tout que l'inépuisable pouvoir de la connaissance, le savoir qui rend plus fort, l'aiderait aussi à vaincre. »

« Ils firent le chemin de retour par la route trans- andine, la même qu'Ana Maria avait prise avec Mama Concha, six ans plus tôt, persuadée que les récits de voyageurs disaient la vérité. Tandis que le bus les berçait par le brimbalement de ses roues, Ana Maria ferma les yeux et s'endormit d'un sommeil sans bruit, la tête sur l'épaule d'Antonio.
Elle fit le rêve étrange d'une tara noire, un papillon géant, posée sur la nuque de son père, pendant que le bus roulait à travers la jungle de Choroní. Ses ailes lui couvrirent le paysage, et elle ne vit pas les fromagers aux branches dégoulinantes comme des cascades de bois, où des toucans cachaient leurs becs aux mille couleurs, ni l'épaisseur du tapis de fougères où la femelle ocelot accouchait dans un rugissement, ni le paresseux dans son pelage, ni les murs végétaux de jacarandas et de caroubiers, ni le caméléon mâchant une mouche grosse comme un taon, elle ne distingua pas les champs de maïs rouges et mauves, qui ont la couleur de l'œil du crépuscule, ni les canopées impénétrables dont les rosaces de feuilles ressemblent aux vitraux des cathédrales. »

« Ana Maria comprit alors que venait de surgir des labyrinthes de son pays un minotaure terrifiant qui, non seulement obscurcirait les dix années suivantes, mais fendrait la sérénité de sa vie. »

« Ainsi, ils décidèrent de rester sous leur pergola, étrangers aux rumeurs atroces d'une dictature qui rongeait le pays, en faisant l'amour avec la précipitation de ceux qui ne pensent pas au lendemain. Vingt ans plus tard, Ana Maria pouvait facilement remonter au souvenir de cet instant d'inspiration et de frénésie, quand elle se jetait sur Antonio au milieu de la journée dans les couloirs de la maison, dans les chambres vides du fond, et se livrait à lui sans protection, défiant les cycles de son corps. »

« Antonio sentit alors son cœur se gonfler dans sa poitrine. Il pointa son doigt vers le ciel. 
- Dieu nous donnera un garçon, dit-il, et il sera cardiologue.
Mais Ana Maria lui répondit très calmement, en se couvrant d'un peignoir en soie qu'elle n'enlèverait plus jusqu'à son accouchement :
- Dieu n'a rien à faire ici. Je veux une fille. »

« [...] il lui avait fallu gagner tous les prix et recevoir toutes les distinctions, pour découvrir après quinze ans de profession la supériorité de l'amour. »

« Il ne pouvait savoir que, dehors, mille petits événements avaient commencé à fissurer le mur inviolable du régime, que des révélations sortaient à la lumière, que les masses cherchaient à se lever, que les syndicats s'organisaient dans l'ombre, que la lutte renaissait d'un monde enfoui, que tout s'agitait, que tout s'affairait, que tout était possible. »

« L'enfant pesait un poids démesuré, celui d'hier et celui de demain. »

« Tout en elle était action, mouvement, départ, tout en elle brûlait du désir d'explorer, et ce rêve qui pour d'autres n'aurait été qu'un simple passage éphémère de l'enfance resta imprimé, dans l'esprit de Venezuela, comme une nécessité de conquête. Elle s'amusait à lire dans les écorces de bouleaux et de hêtres la forme de villes imaginaires, et elle pouvait s'attarder des heures à interpréter les traces de moisissures et les lézardes des murs, les figurant comme de grands navires perdus dans des fleuves de plâtre. »

« D'accord. Tu partiras. Mais rappelle-toi une chose : on est esclave de ce qu'on dit et maître de ce qu'on tait. »

« [Elle] savait qu'elle ne reviendrait plus, que son destin se jouerait ailleurs, elle savait mieux que personne que le voyage est comme un aimant irrésistible, qu'il aspire à lui les âmes les plus gourmandes, celles qui sont à sa mesure, mais elle ne dit rien. Antonio, en dépit de sa sévérité, pleura en silence, car il ne pouvait s'empêcher d'imaginer tous les dangers qui guettaient son innocence et avait l'impression de livrer sa fille à des minotaures. »

« Pendant toute la matinée, dans la fournaise de la chaussée, il fut plus tourmenté par les rémanences crépusculaires de sa vie que par les honneurs qu'on lui exprimait, car il avait atteint un seuil d'indifférence face à la gloire, libéré enfin du poids des rêves, et il ne restait au fond de sa bouche que le goût insistant d'une cendre ancienne. »

« - Lire, c'est voyager.
Or, pour Cristóbal, dont l'enfance n'avait été que voyages, lire c'était rester. Les villes changeaient, les langues se multipliaient, les cultures défilaient sous ses yeux, or les livres, eux, ne changeaient pas. Qu'ils aient été à Lisbonne, à Rome, à Caracas, à Buenos Aires, les romans de sa jeunesse ne changeaient pas. Il demeurait ainsi auprès de ses livres comme on serait resté auprès de bêtes dont il aimait caresser les crinières lourdes. Leurs dos aux couvertures soyeuses comme des pelages et les caractères familiers de leurs titres lui apportaient un apaisement plus rassurant que celui des noms des pays. Lire, ce n'est pas voyager. Les pages ont l'immobilité du métal et de l'agate. Cristóbal s'attelait à ces royaumes pétrifiés, plongé dans leurs géométries d'encre et de grain, se perdant dans ses labyrinthes pour mieux se retrouver, se heurtant chaque fois aux mêmes mâts de leur beauté. C'est là que réside la fondation invariable des hommes, la part de refuge où se reposer du chaos, un havre sans départ ni exil. Les romans sont une île entourée de terre. »

« En deux siècles, il y avait déjà eu des milliers de groupes paysans armés sous Ezequiel Zamora, d'infanteries sortant des fermes, de réformes agraires et de luttes contre le latifundiste. En deux siècles, entre décrets et actuali- sations, il y avait déjà eu presque trente constitutions écrites, d'armées de guérilleros sous la bannière de Fabricio Ojeda, des centaines de mouvements syndi- caux aboutissant à des grèves nationales, une dizaine de coups d'État, civils et militaires. En deux siècles, le peuple vénézuélien avait tant aimé la liberté qu'il en était devenu son esclave.
C'est pourquoi, le 4 février 1992, lorsque de jeunes militaires, inspirés par une mémoire collective, tentèrent une révolution au milieu de la nuit, cela ne surprit personne. Elle était le fruit d'un long combat contre la servitude qui attendait, qui venait de beaucoup plus loin, comme exhumée de l'oubli par des forces anciennes, qui était en marche depuis le jour où Samuel Smith n'avait pu contenir le jet Barroso, depuis le jour où les premières compagnies étrangères aspirèrent à elles les richesses, depuis le jour où Chinco se battit contre le régime de Gómez, depuis le jour où Ana Maria s'engagea contre la dictature de Pérez Jiménez, depuis le jour où Antonio fut torturé dans les geôles du Cuartel Libertador, pétrie dans l'argile d'une suite de frustrations et d'abus, sans savoir que cette révolution finirait par reproduire précisément, elle aussi, ce qu'elle combattait. »

« Sourd à la rumeur du coup d'État et aux bouleversements politiques, c'est à peine si Antonio comprit que le secret d'une mort heureuse était d'abord de l'avoir décidée. »

« Si tu veux devenir écrivain, parle avec ceux qui ne le sont pas. »

« Le pays se divisa. On parlait de l'abandon des investissements, de la fuite des oligarchies financières, de l'isolement où se trouvait le pays. La révolution n'était qu'une « dictature maquillée ». La dévaluation fut inévitable. En l'espace de quinze ans, la monnaie nationale souffrit trois reconversions, ce qui lui fit perdre quatorze zéros. À travers le pays, des centaines de femmes et d'hommes effectuaient chaque jour, à la même heure, une prière collective contre la tyrannie. Avant 8 heures, dans les jardins et les terrasses, dans chaque village perdu, dans chaque île au large des côtes, dans les campagnes et sur les plages, dans les hôpitaux et dans les voitures en plein embouteillage, tous ceux qui s'opposaient à ce gouvernement levaient ensemble une grande veillée, pour réunir leurs forces et renvoyer ce lieutenant au béret rouge dans la prison d'où il n'aurait jamais dû sortir. »

« C'est ainsi qu'il ne trouva pas le repos qu'il avait attendu pendant si longtemps, et seule persista en lui l'idée que tout ce qui triomphe est condamné à échouer. Il en parla à Ana Maria qui n'avait pas quitté son lit à baldaquin, couchée avec son téléphone au milieu des draps. Elle lui répondit qu'elle avait passé toute sa vie à attendre cet instant pour découvrir qu'on avait remplacé des tigres par des tigres.
- Le peuple est fatigué, dit-elle. La corruption rongera ce projet.
Cristóbal ne dit rien. Pour son esprit idéaliste, la corruption était un fantôme anonyme et sans visage, une pomme pourrie qui ne poussait que dans l'arbre du capitalisme, et qui ne rongeait que les peuples ayant vendu leur âme au diable, comme s'il s'agis- sait d'une punition pour leur gourmandise. Jamais la pensée ne lui avait traversé l'esprit que la corruption puisse croître à ses côtés, fille de l'excès, dans le terreau humide des révolutions, nourrie par ceux qui la combattaient, dans les bureaux même où l'on clamait sa destruction, dans la bouche des dirigeants les plus progressistes. Il n'avait jamais imaginé qu'elle puisse faire la queue au supermarché, boire une bière en terrasse, aller à la piscine, faire du sport, emmener les enfants à la crèche, faire l'amour, il n'imaginait pas que la corruption n'était pas l'apanage des régimes impérialistes, mais qu'elle était partout. Les révolu- tions s'y abreuvaient aussi. Elles échouaient parce qu'on oubliait de faire, pour les stimuler, ce qu'on avait fait pour les susciter. »

Quatrième de couverture

Quand une mendiante muette de Maracaibo, au Venezuela, recueille un nouveau-né sur les marches d'une église, elle ne se doute pas du destin hors du commun qui attend l'orphelin. Élevé dans la misère, Antonio sera tour à tour vendeur de cigarettes, porteur sur les quais, domestique dans une maison close avant de devenir, grâce à son énergie bouillonnante, un des plus illustres chirurgiens de son pays. Une compagne d'exception l'inspirera. Ana María se distinguera comme la première femme médecin de la région. Ils donneront naissance à une fille qu'ils baptiseront du nom de leur propre nation : Venezuela.
Liée par son prénom autant que par ses origines à l'Amérique du Sud, elle n'a d'yeux que pour Paris. Mais on ne quitte jamais vraiment les siens. C'est dans le carnet de Cristóbal, dernier maillon de la descendance, que les mille histoires de cette étonnante lignée pourront, enfin, s'ancrer.
Dans cette saga vibrante aux personnages inoubliables, Miguel Bonnefoy campe dans un style flamboyant le tableau, inspiré de ses ancêtres, d'une extraordinaire famille dont la destinée s'entrelace à celle du Venezuela.
Miguel Bonnefoy, auteur franco-vénézuélien, a écrit plusieurs romans, dont Le voyage d'Octavio (Rivages, prix de la Vocation 2015) et Héritage (Rivages, prix des Libraires 2021). Il est traduit dans plus de vingt langues.

Éditions Rivages,  septembre 2024
295 pages 

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