jeudi 12 juillet 2018

La Chambre des époux ★★★☆☆ de Eric Reinhardt

Son roman « L'amour et la forêt » m'avait beaucoup plu.  « Cendrillon » m'était tombé des mains, et celui-ci, eh bien...je ne m'attendais pas à ça du tout. La quatrième de couverture était bien alléchante, et puis patatra, je referme ce livre en me demandant si j'ai bien tout compris ;-)

J'ai aimé le thème de ce roman gigogne : accompagner un être chère dans sa lutte contre la maladie grâce notamment à la musique. L'auteur fait l'éloge de l'amour, de la beauté et de l'art. Complètement d'accord avec la quatrième de couverture pour cela "Éric Reinhardt livre ici une saisissante méditation sur la puissance de la beauté, de l’art et de l'amour".
« Il faudrait toujours se comporter, quelles que soient les circonstances, de manière à devenir nostalgiques. C'est à dire produire de la beauté. Quelles que soient les circonstances, coûte que coûte, objectif obsessionnel, produire de la beauté. Même avec un cancer. Surtout avec un cancer. La beauté du présent, d'être ensemble, de se battre, de s'aimer. L'intensité et la rareté. Le cancer peut être vécu comme quelque chose de positif. Son traitement ouvre une période pendant laquelle on chemine vers une libération. »
C'est l'histoire dans l'histoire qui m'a gênée, m'a perdue à plusieurs reprises, et a interrompu le charme qui naissait, renaissait pourtant. 
C'est dommage. 
A relire donc pour moi, plus tard, après avoir pris le temps d'écouter l'auteur parler de son roman afin de mieux comprendre ses choix. 
Faites-vous votre propre avis...les 176 pages de ce roman se lisent très vite.
« Décider d'être deux plutôt que seul, fusionner et être plus fort et plus intelligent, plus enjoué, plus déterminé, plus patient, plus réfléchi, plus résistant, plus ingénieux, plus perspicace sur le chemin de sa vie parce qu'on est deux, parce qu'on a choisi d'emprunter à deux le même chemin tout en gardant ses rêves à soi et des visées distinctes, c'est une façon comme une autre, je crois, de concevoir l'amour, peut-être aussi la plus belle, peut-être même la seule en réalité. »

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« Porté par élan inouï. Rien ne pouvait m'arrêter. Elle m'a donné la force d'écrire. Je lui ai donné la force de guérir. Elle a été ma force et j'ai été la sienne. C'est l'expérience la plus hallucinante qui j'ai jamais vécue.
Si j'étais redescendu un jour en lui disant, Je n'y arrive pas, j'abandonne, c'est impossible d'écrire dans ces conditions, j'aurais eu peur qu'on s'engage dans une voie périlleuse où nous accepterions de nous laisse dominer par les circonstances de la vie.
L'amour et une proximité urgente, entière, incandescente, qui donne un prix inestimable à chaque instant.
(Je crois que rien n'est plus fort dans la vie que le plaisir anticipé de retrouver sa bien-aimée à la fin de la journée, et de laisser ce plaisir-là innerver d'une sorte d'orgasme doux, diffus, qui part du ventre, les heures que l'on passe sous l'emprise de cette attente - et quand on a la chance de connaître ça on n'a besoin de rien d'autre que d'eau fraîche, c'est bien vrai.) »
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Quatrième de couverture

Nicolas, une quarantaine d’années, est compositeur de musique. Un jour, sa femme Mathilde apprend qu’elle est atteinte d’un grave cancer du sein qui nécessite une intense chimiothérapie. Alors que Nicolas s’apprête à laisser son travail en plan pour s’occuper d’elle, Mathilde l’exhorte à terminer la symphonie qu’il a commencée. Elle lui dit qu’elle a besoin d’inscrire ses forces dans un combat conjoint. Nicolas, transfiguré par cet enjeu vital, joue chaque soir à Mathilde, au piano, dans leur chambre à coucher, la chambre des époux, la symphonie qu’il écrit pour l’aider à guérir. 
S’inspirant de ce qu’il a lui-même vécu avec son épouse pendant qu’il écrivait son roman Cendrillon voilà dix ans, Éric Reinhardt livre ici une saisissante méditation sur la puissance de la beauté, de l’art et de l'amour, qui peuvent littéralement sauver des vies.


Editions Grasset, août 2017
176 pages

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