mercredi 27 mars 2024

Une terrible délicatesse ★★★★☆ de Jo Browning Wroe

Une terrible délicatesse.
Terrible et bouleversant témoignage de la catastrophe d'Aberfan qui a nécessité des secours engageant corps et âmes. 
Terrible épreuve pour les secouristes, les embaumeurs. Morale. Physique. 
Guidés pour certains par cette importance vitale d'être utiles. Coûte que coûte. 
Et nous voilà, nous lecteurs, témoins de situations qui égratignent, ébranlent, marquent au fer rouge.  
Anéantissent. 
Viennent heureusement les mains tendues, les soutiens,  les âmes sœurs pour guider notre héros embaumeur et chanteur sur le chemin de la résilience, du pardon.
Quelle histoire. 
Quelles histoires. De famille aussi. 
Empreintes d'espoir. 
Quelles épreuves. 
Quel témoignage. 
Pétri d'humanité. 

Merci Jo Browning Wroe.
Un moment de lecture fort.

« Quel est ce monde affreux où les chanceux sont ceux qui réussissent à identifier le cadavre de leur petit ? »

« Myfanwy, may your life entirely be 
Beneath the midday sun's bright glow, 
And may a blushing rose of health 
Dance on your cheek a hundred years. 
I forget all your words of promise 
You made to someone, my pretty girl, 
So give me your hand, my sweet Myfanwy, 
For no more but to say "farewell".

« Comme vous le voyez, la chanson s'intitule "Myfanwy", dit Phillip, elle a été composée par Joseph Parry et jouée pour la première fois vers 1875. C'est une triste et noble chanson. La bien-aimée, Myfanwy, n'aime plus le poète, et dans toute sa magnanimité, il lui rend sa liberté. » William voit Charles lever les yeux au ciel à l'adresse de ses amis, mais Martin, qui aime les histoires, est pris par le récit. 
« Il veut avant tout qu'elle soit heureuse, et souhaite lui tenir la main une dernière fois pour lui dire adieu. » Phillip relève les sourcils. « Un peu sentimental, me direz-vous, mais quand c'est bien joué, c'est terriblement efficace. C'est l'une de ces chansons dont la musique reflète parfaitement les sentiments qui sous-tendent les mots, et qui par conséquent font naître ces sentiments dans le cœur de celui qui l'écoute. »» 

« - Il Faut Comprendre Comment Va Néanmoins s'Organiser le Lendemain [...].
- Faut vaut pour fermer les orifices. Comprendre désigne la coiffure. Comment, les cosmétiques, si nécessaire. Va pour vêtements, selon les instructions de la famille. Néanmoins pour nettoyer les équipements. Organiser pour ordre et vérification des stocks. Lendemain pour se laver soi-même . »

« Même s'il est à cran, il sent qu'un poids s'envole de ses épaules, que quelque chose s'allège face aux nuances et aux textures délicates de John Everett Millais, l'apparent miracle de la transparence, cette eau sans couleur si parfaitement rendue. Grâce à la peinture ! »

« Tu sais, il y a une part de folie dans le deuil. Pendant quelques années après la mort de ton père, il me manquait une peau protectrice. »

Quatrième de couverture

Dans la lignée d'Expiation de lan McEwan, le portrait sensible d'un jeune homme en construction, tiraillé entre ses bonnes intentions et ses mauvaises décisions.

Octobre 1966. William Lavery rejoint, comme son père et son grand-père avant lui, l'entreprise de pompes funèbres familiale. Tout juste diplômé, il se porte volontaire pour se rendre dans la petite ville minière d'Aberfan, où un glissement de terrain a ense- veli une école, pour prêter main-forte aux autres embaumeurs. Ces heures tragiques, pendant lesquelles il prodigue les derniers soins à des dizaines d'enfants, dévient le cours de son existence et mettent au jour les événements déterminants de son passé. Pourquoi William a-t-il arrêté de chanter, lui qui est doué d'une voix exceptionnelle ? Pourquoi ne parle-t-il plus à sa mère, ni à son meilleur ami ?

Poignant et infiniment humain, Une terrible délicatesse est un roman sur la masculinité, le pardon et la rédemption.
Best-seller du Sunday Times

Un premier roman très accompli et bouleversant. 
The Observer

La force de ce roman réside dans la subtilité de sa profondeur émotionnelle.»
The Times

Éditions Les Escales,  août 2022
437 pages
Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Carine Chichereau

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire