samedi 8 octobre 2016

Le Songe d'une nuit d'été de William Shakespeare***


Editeur L'Avant-Scène Théâtre, octobre 2011
Adaptation française de Nicolas Briançon et Pierre-Alain Leleu
Première parution, octobre 1600

Résumé éditeur


Quelques jours avant les noces de Thésée, la forêt d’Athènes est le lieu d’un indéniable désordre. Hermia, qui refuse le parti qu’on lui destine, s’y enfuit avec son bien-aimé Lysandre, poursuivie par le parti en question, Démétrius, lui-même poursuivi par Héléna qui l’idolâtre. Obéron s’emploie à se venger de sa maîtresse Titania, la reine des fées, en ordonnant à Puck de lui rapporter un filtre d’amour. Puck en profite pour charmer les jeunes Athéniens mais ne réussit qu’à créer davantage de confusion. Pendant ce temps, une troupe de comédiens amateurs répète sa pièce pour les noces. L’un d’entre eux, changé en âne par le facétieux lutin, devient l’objet d’amour de la reine des fées envoûtée…

Mon avis ★★☆☆☆


J'ai eu envie de lire cette pièce après avoir revu récemment Le cercle des poètes disparus et son Puck magistral. 
Je me souviens avoir adoré cette pièce montée par une troupe du festival d'Avignon, il y a de celà quelques années déjà, avoir ri, avoir été émue...je n'ai pas retrouvé ses émotions à la lecture; je me suis parfois ennuyée même. Cette comédie féérique légère doit certainement être vue plutôt que lue.
J'en ai aimé la poésie, certaines tirades, l'imbroglio amoureux, j'ai moins aimé l'intrusion de la magie (je ne suis pas une grande adepte des contes de fées, du moins les lire), et n'ai pas franchement rigolé devant cette bande de comédiens improvisés improvisant justement une pièce de théâtre pour le mariage du Duc Thésée.  
À voir jouée donc, pour apprécier cette pièce à sa juste valeur.
Le film réalisé par Michael Hoffman, au casting alléchant ( Rupert Everett, Sophie Marceau, Christian Bale, Michelle Pfeiffer ... du beau linge non ?) me tente bien, par curiosité; les critiques sont mitigées.

Acte I, Scène 1
Hermia : Dieu vous garde, chère beauté ! Où allez-vous ?
Héléna : Vous m'appelez beauté ? Retirez ce beauté ! C'est vous la beauté que Démétrius aime : ô heureuse beauté ! Vos yeux sont des étoiles polaires et la douce musique de votre voix est plus harmonieuse que l'alouette à l'oreille du berger. La maladie est contagieuse : oh ! si votre charme l'tait aussi ! J'attraperais vos paroles, chère beauté, avant de vous quitter. Mon oreille attraperait votre voix, mes yeux vos regards ; ma langue attraperait la douce mélodie de votre langue. Si l'univers était à moi, Démétrius excepté, je donnerais tout pour être changée en vous. Oh ! apprenez-moi à vous ressembler et l'art de gouverner les battements du coeur de Démétrius.
Hermia : Je fronce les sourcils, et cependant il m'aime toujours.
Héléna : Comme certains sont plus heureux que d'autres ! Dans Athènes, je passe pour être aussi belle qu'elle. Mais à quoi bon ? Démétrius ne le pense pas : il ne veut pas savoir ce que tout le monde sait, excepté lui. Et de même qu'il se trompe, adorant les yeux d'Hermia, moi-même, je me trompe admirant ses mérites. Ce qui est bas et vil, exempt de beauté, l'amour peut lui donner et forme et dignité. L'amour ne voit pas avec les yeux, mais avec l'esprit ; ainsi peint-on aveugle le Cupidon ailé. La pensée de l'amour n'a aucun jugement : des ailes, et point d'yeux. Voilà pourquoi, dit-on, l'amour est un enfant : parce que dans son choix, il se trompe souvent.
Acte II, Scène 2
Lysandre : Ô comprenez, ma douce, mon innocente pensée. L'amour sait interpréter le langage de l'amour. Je veux dire que mon coeur est si proche du vôtre qu'ils n'en font qu'un ...Que nos deux âmes liées par un même serment sont deux âmes pour une même foi. Aussi ne me refuser pas une place pour m'allonger à vos côtés, car je peux m'étendre, Hermia, et rester tendre...
Hermia : Joli jeu de mots, Lysandre. Doux ami, au nom de la tendresse et de la courtoisie, éloigne-toi pour t'étendre. Une telle séparation, qu'exige la décence, convient mieux à un amant vertueux. Garde ta distance, et bonsoir, doux ami. Que ton amour ne change pas avant la fin de ta précieuse vie !
Acte V, Scène 1
Puck : Si nous, ombres, vous avons offensés,
Dites-vous simplement, pour tout arranger,
Que vous ne faisiez que dormir
Quand ces rêves venaient surgir.
Ces faibles et vains mensonges,
Ne les prenez que pour un songe.
Chers spectateurs, ne nous condamnez pas,
Nous ferons mieux une prochaine fois.
Aussi vrai que Puck est mon nom,
Si par hasard nous échappons
À vos vils sifflets de serpent,
Nous ferons mieux avant longtemps.
Ne tenez pas Puck pour menteur.
Sur ce, il est largement l'heure,
Peut-être nous verrons-nous demain ?
En attendant, battez des mains.
Il sort.
FIN

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