lundi 11 juillet 2016

Trois jours et une vie de Pierre Lemaitre****


Editions Albin Michel, mars 2016
279 pages

4ème de couverture


« À la fin de décembre 1999, une surprenante série d’événements tragiques s’abattit sur Beauval, au premier rang desquels, bien sûr, la disparition du petit Rémi Desmedt.
Dans cette région couverte de forêts, soumise à des rythmes lents, la disparition soudaine de cet enfant provoqua la stupeur et fut même considérée, par bien des habitants, comme le signe annonciateur des catastrophes à venir.
Pour Antoine, qui fut au centre de ce drame, tout commença par la mort du chien… »


Mon avis ★★★★☆


Mais quelle incroyable histoire ! Un thriller psychologique d'un très très haut niveau, absolument fascinant et addictif !

Dévoré ce matin, impossible de le lâcher; j'étais heureusement bien installée, une tasse de café fumante à mes côtés, totalement négligée pendant ma lecture, et dont le contenu, refroidi a fini dans l'évier. 

Je vous ai entièrement consacré ma matinée, Monsieur Lemaitre; je me suis retrouvée à Beauval, j'ai suivi Antoine en 1999, 2011 et 2015, suis entrée dans ses pensées, ai partagé ses doutes, son effroi et désarroi, ses peurs, sa paranoïa, retenu mon souffle à plusieurs reprises, le coeur battant la chamade, un noeud à l'estomac discret au début, s'intensifiant jusqu'au dénouement, taraudée, préoccupée, désemparée, intriguée, estomaquée, secouée ...

Pierre Lemaitre, je vous admire ! Je vous ai découvert  avec Au-revoir là-haut, un coup de coeur; j'ai lu ensuite Travail Soigné, un polar génial, et maintenant, ce drame psychologique qui est à vous couper le souffle !

Bravo et merci pour ce grand moment de lecture; je sais qu'il y en aura d'autres (Alex et Sacrifices attendent sagement dans ma PAL) , ce qui me réjouit énormément ...

Amis lecteurs, je vous conseille vivement cette lecture ! 

Extraits


"La rumeur est une chose fragile, elle prend ou elle ne pend pas." p.81
"Elle [Mme Courtin] fréquentait l'église quand elle avait besoin de secours. Dieu était un voisin un peu distant qu'on avait plaisir à croiser et à qui on ne rechignait pas de demander un petit service de temps à autre. Elle allait à la messe comme on visite une vieille tante. Il entrait aussi dans cet usage utilitaire de la religion une large part de conformisme." p.91
"Tous trois alignés faisaient face à l'assemblée des fidèles. Et l y avait, dans le tableau de ce taureau retenant sa fureur, de cette femme dévastée et de leur fille immature qui transpirait le sexe et l'échec, quelque chose de déchirant. On aurait dit que cette famille, à laquelle manquait ostensiblement le petit Rémi, offrait à Dieu le spectacle de sa détresse." p.102
"L'exaspération villageoise transpirait depuis deux jours trouvait dans cette circonstance exceptionnelle une voie nouvelle d'expression, on se plaignait de la mairie, autant dire du maire, autant dire du patron de l'entreprise Weiser. Il y avait dans cette irritation confuse, toute l'animosité que la menace sociale faisait peser depuis longtemps sur la collectivité et qui, à défaut de savoir s'exprimer ouvertement, se reportait sur cet événement." p.129
"Beauval, c'était un peu ça, une ville où les enfants ressemblaient à leurs parents et attendaient de prendre leur place." p.195
"Tout le monde adorerait ce fait divers parce que, face à lui, chacun se sentirait merveilleusement normal. [...] Le crime de Beauval exorciserait les velléités de violence de tout un peuple, on pourrait se délecter de placer la faute sous la responsabilité d'un seul, de la satisfaction de voir quelqu'un puni pour une action dont n'importe qui serait capable." p. 213 
"Telle était sa punition : purger sa peine en toute liberté au prix de son existence toute entière." p.260


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2 commentaires:

  1. Hou la mais il donne envie monsieur Lemaitre je vais me le télécharger!!! Merci!
    Caro C

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    Réponses
    1. Un grand auteur ! Je viens de terminer Alex. Un excellent thriller.

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