mardi 22 septembre 2020

Animal ★★★☆☆ de Sandrine Collette

La chasse est ouverte avec Sandrine Collette, une chasse qui nous entraîne sur  les traces d'un ours (un des personnages du roman à part entière), dans une immersion en pleine nature sauvage et féroce, une nature qui dévore, et nous convie in fine à un voyage dans les profondeurs de l'âme humaine comme aime les proposer Sandrine Collette, ainsi que sur les traces des origines de l'Humanité.
Un roman noir puissant et sauvage dans lequel on retrouve l'univers sombre auquel Sandrine Collette nous a habitué et que j'affectionne particulièrement ainsi que son style maîtrisé, son écriture acérée. 
Des pages ardentes sur la misère et un récit de chasse exceptionnel et vertigineux, des paysages du Népal au Kamtchatka à couper le souffle...
Un cocktail réussi une nouvelle fois, mais toutefois le changement de rythme au milieu de la deuxième partie a eu quelque peu raison de mon enthousiasme. Je voulais absolument connaître le dénouement, et quel dénouement, mais je me suis par moment forcée pour aller au bout ... Un petit coup de mou de ma part très certainement, il faut dire qu'on ne se retrouve pas tous les jours dans la peau d'un ours ;-)
Une expérience de lecture atypique et insolite qui vaut vraiment le détour quoique je puisse en dire ! ;-)

« J'ai dans les mains quelque chose d'épuisé. Roberto JUARROZ, Quatorzième poésie verticale »

« [...] le bonheur, personne n'en parlait, pour qu'il existe, il fallait que ça se voie. »

« - C'est là ! crie-t-elle. C'est là, devant moi, j'en suis sûre.
- Lior, tout le monde nous regarde.
- Laisse-moi ! Tu ne sais pas ce ça fait...
Elle ne finit pas sa phrase. La rage, le désespoir lui dévorent la poitrine. Que peut-il y comprendre, Hadrien, avec sa famille normale, son enfance linéaire - l'absence de rupture, l'absence de déchirements dont on ne se souvient pas mais qui font des sensations inexprimables à l'intérieur. Et malgré tout l'amour, après, celui de ses parents et celui d'Hadrien, il y a toujours un manque. Le voilà, le mot, toujours le même : un vide. 
Hadrien n'a pas de vide. Il ne connaît pas la béance, ni le sentiment d'être incomplet.
La douleur de ne pas savoir.
Qui elle était, avant. Et avec qui. »

Quatrième de couverture

Humain, animal, pour survivre ils iront au bout d’eux-mêmes. Un roman sauvage et puissant.

Dans l’obscurité dense de la forêt népalaise, Mara découvre deux très jeunes enfants ligotés à un arbre. Elle sait qu’elle ne devrait pas s’en mêler. Pourtant, elle les délivre, et fuit avec eux vers la grande ville où ils pourront se cacher.
Vingt ans plus tard, dans une autre forêt, au milieu des volcans du Kamtchatka, débarque un groupe de chasseurs. Parmi eux, Lior, une Française. Comment cette jeune femme peut-elle être aussi exaltée par la chasse, voilà un mystère que son mari, qui l’adore, n’a jamais résolu. Quand elle chasse, le regard de Lior tourne à l’étrange, son pas devient souple. Elle semble partie prenante de la nature, douée d’un flair affûté, dangereuse. Elle a quelque chose d’animal.
Cette fois, guidés par un vieil homme à la parole rare, Lior et les autres sont lancés sur les traces d’un ours. Un ours qui les a repérés, bien sûr. Et qui va entraîner Lior bien au-delà de ses limites, la forçant à affronter enfin la vérité sur elle-même.

Humain, animal, les rôles se brouillent et les idées préconçues tombent dans ce grand roman où la nature tient toute la place.

Éditions Denoël, mars 2019
285 pages

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire