vendredi 11 décembre 2020

Apeirogon ★★★★★ de Colum McCann

Un roman exigeant, passionnant, singulier, instructif, aux nombreuses digressions. 
Des digressions en continu sur une multitude de sujets arithmétiques, balistiques, ethnologiques, géographiques, littéraires, historiques, politiques, musicaux,  architecturaux, culinaires avec entre autre l'ultime repas de François Mitterrand... 
Des coupures qui segmentent, brident quelque peu la lecture, surtout au début, quand les acteurs ne sont pas encore clairement identifiés, quand les événements qui nous ébranlent déjà nous sont livrés par bribes.
Et puis la magie opère, les liens se créent, le décor se dessine et les apartés ne sont plus que des moments de relâche, pendant lesquels on apprend, et on reprend sa respiration avant d'avoir de nouveau le souffle coupé par les événements décrits avec une telle précision qu'ils nous happent littéralement, et nous font les spectateurs impuissants de deux tragédies qui se jouent devant nos yeux
« Au départ, quand vous entendez parler d’une explosion, n’importe quelle explosion, n’importe où, vous n’arrêtez pas d’espérer que cette fois, peut-être, le doigt du destin ne se posera pas sur vous. Chaque Israélien sait cela. Vous vous habituez à en entendre parler, mais ça n’empêche pas votre cœur de se figer. Alors vous attendez et vous écoutez, et vous espérez que ce n’est pas vous. Et puis vous n’entendez rien. Et puis votre cœur se met à palpiter. Et vous passez quelques coups de fil. Et puis d’autres. »
Des contrepoints tel des éclats de balle, des éclats de bombe...

Deux événements, dix ans d'écart entre les deux, deux vies réduites en poussière, deux vies que deux pères, Rami et Bassam, l'un Israélien, l'autre Palestinien racontent à travers le monde. 
« ... donnez-moi du temps, la seule façon dont je peux y arriver est d'exploiter la force de mon malheur, vous comprenez ? Il ne voulait plus se battre. Le plus grand jihad, dit-il, était la capacité à parler. Voilà ce qu'il faisait présentement. Le langage était l'arme la plus tranchante. Elle était puissante. Il voulait la manier. Il devait se montrer prudent. Mon nom est Bassam Aramin. Je suis le père d'Abir. Tout le reste provenait de là. » 
Deux combattants de la Paix, qui martèlent, répètent inlassablement leur histoire pour que la force de leur chagrin devienne une arme, et que par les mots la Paix ne soit plus un espoir mais une réalité. 
Un investissement dans leur paix. Pas dans leur sang.

Apeirogon dresse un portrait juste, effrayant, affligeant d'Israël. 
« Une espèce de brouillard envahissait ses auditeurs. Il savait que sa réponse les décevait. Ils voulaient autre autre chose - un État, deux États, trois État, huit. Ils voulaient qu'il dissèque Oslo, qu'il parle du droit au retour, qu'il débatte de la fin du sionisme, des nouvelles colonies, du colonialisme, de l'impérialisme, de la hudna, de l'ONU. Ils voulaient savoir son avis sur la résistance armée. Sur les colons eux-mêmes. Ils avaient entendu tellement de choses, disaient-ils, et pourtant ils en savaient si peu. Et les centres commerciaux, les terres volées, les fanatiques ? Il restait coi. Pour lui, tout tournait autour de l'Occupation. Elle était un ennemi commun. Elle était en train de détruire les deux camps. Il ne haïssait pas les juifs, disait-il, il ne haïssait pas Israël. Ce qu'il haïssait, c'était le fait d'être occupé, l'humiliation que cela représentait, l'étouffement, la dégradation quotidienne, l'avilissement. Il n'y aurait aucune sécurité tant que l'Occupation ne cesserait pas. Essayez un checkpoint ne serait-ce qu'une journée. Essayez un mur en plein milieu de votre cour d'école. Essayez vos oliviers défoncés par un bulldozer. Essayez votre nourriture en train de moisir dans un camion, à un checkpoint. Essayez l'occupation de votre imaginaire. Allez-y. Essayez. »
Apeirogon ne se résume pas. Il se lit. Il se vit. 
Sa portée est sans limite. 
Un vecteur de paix irréfragable.
Merci Colum McCann. 
Merci les éditions Belfond. 
Pour ce dur mais nécessaire voyage. Nous en savons si peu. Alors poser nos yeux sur des mots qui nous en font voir un peu plus sur ce conflit, entrer dans l'intimité d'âmes meurtries nous grandit. Et quand l'empathie nous gagne, alors, alors, c'est bouleversant ... merci, merci ...
« Le meilleur jihad est celui que l'on mène contre soi-même. » 

« La route 1 passe sur les ruines de Qalunya : ici l'Histoire s'empile. »

« Les jours durcissaient comme des pains : il les mangeait sans appétit. »

« Au bout d'un moment, le dirigeable a commencé à l'oppresser davantage, comme une main légère sur son torse, la pression devenant plus forte, jusqu'à ce que Rami ne souhaite qu'une chose, trouver un endroit où il ne serait pas vu. C'était si souvent comme ça. L'envie de se volatiliser. De tout faire disparaître, d'un seul geste. De tout effacer. Tabula rasa. Pas ma guerre. Pas mon Israël. »

« Huit jours avant sa mort, après une spectaculaire orgie de nourriture, le président français François Mitterrand commanda un ultime repas d'ortolan, un minuscule oiseau chanteur à la gorge jaune, pas plus grand que son pouce. Ce mets incarnait à ses yeux l'âme de la France. »

« Un cygne peut être aussi fatal au pilote qu'un tir de lance-roquettes. »

« Quand le premier soleil s'agrippe aux fenêtres, un petit rai d'ombre tricote des mailles sur les marches en pierre. »

« S'il est facile d'entrer dans le camp - il suffit pour cela de franchir le tourniquet en métal au checkpoint -, il est plus compliqué d'en sortir. Pour aller à Jérusalem, une carte d'identité ou une autorisation est nécessaire. Pour rejoindre le reste de la Cisjordanie - ce que, comme Bassam, vous devez faire si vous avez une plaque d'immatriculation verte -, il n'y a pour seule issue qu'une route défoncée. »

« Au XIIIème siècle, le chimiste syrien Hassan al-Rammah décrivit le processus de fabrication de la poudre : le salpêtre était bouilli et mélangé à de la cendre de bois pour faire du nitrate de potassium, lequel était ensuite séché et transformé en explosif. En arabe, la poudre était nommé neige de Chine. »
 
« 110. Deux des secouristes du ZAKA revinrent à scooter le lendemain matin pour récupérer un œil à côté duquel ils étaient passés.
L’œil avait été remarqué par un vieil homme, Moti Richler, qui, à l'aube, regardant du haut de son appartement de Ben Yehuda Street, vit le bout de chair découpé posé sur le grand auvent bleu du café Atara.
Un long fil de nerf optique était encore attaché à la pupille.
111. Aujourd’hui encore, le fonctionnement de l'œil humain est considéré par les scientifiques comme une chose aussi profondément mystérieuse que les complexités du vol migratoire. »
« Les kamikazes avaient, à eux tous, soixante-neuf ans. ils s'envolèrent dans un nuage rose. »

« Bassam et Rami en virent à comprendre qu'ils se serviraient de la force de leur chagrin comme d'une arme. »

« [...] la bibliothèque du palais de Topkapi, à Istanbul,connue parmi les chercheurs - avec ses plafonds voûtés et ses carreaux d'Iznik décorés - pour être une des plus belles au monde. »

« 169. Le coeur en plutonium de la bombe sur Nagasaki avait la taille d'une pierre qu'on peut lancer.
170. Et on pense que les mythes sont incroyables. »
« Il avait appris que le remède au destin était la patience. »

« Un oiseau peut voyager entre un site de nidification au Danemark et la Tanzanie, entre la Russie et l’Éthiopie, entre la Pologne et l'Ouganda, entre l’Écosse et la Jordanie, en l'espace de quelques semaines, voire de quelques jours. 
Des groupes entiers, comptant jusqu'à trois cent mille individus, noircissent parfois le ciel au-dessus du corridor de terre.
Six sur dix y laissent leur peur à cause des lignes à haute tension, des pylônes, des cheminées d'usines, des projecteurs, des gratte-ciel, des foreuses, des puits de pétrole, des poisons, des pesticides, des maladies, des sécheresses, des récoltes ratées, des fusils à répétition, des pièges à appâts, des braconniers, des oiseaux de proie, des tempêtes de sable soudaines, des coups de froid, des crues, des vagues de chaleur, des orages, des chantiers de construction , des fenêtres, des pales d'hélicoptère, des avions de chasse, des marées noires, des vagues scélérates, des îles de déchets, des conduites d'évacuation bouchées, des mangeoires vides, des eaux malsaines, des clous rouillés, des éclats de verre, des chasseurs, des cueilleurs, des avions de pointage, des garçons équipés de fronde, des cercles en plastique emballant les packs de six. 
Le trajet au-dessus de la Palestine et d'Israël est connu depuis longtemps comme une des routes migratoires les plus sanglantes du monde. »

« Par la suite, il comparerait la guerre à une forme d'oeuvre d'art atroce : les civières arrivaient blanches et repartaient rouges. Les lits étaient passés au tuyau d'arrosage et réinstallés dans le camion ; il repartait pour le désert et ramassait des hommes dont le visage serait bientôt cerclé dans le journal. »

« À son retour de la guerre, il dit à Nurit qu'il n'était pas sûr d'être revenu chez lui en entier. »

« Sir Richard Francis Burton traduisit les Nuits arabes, également appelées Livre des Mille Nuits et une nuit, également appelé Les Mille et Une Nuits. »

« Un jour, tandis qu'il était sous le coup de sa fatwa, Salman Rushdie reçut dans son courrier un caillou, seul dans une enveloppe blanche, sans aucun message. Le caillou resta sur son bureau des années durant, jusqu'à ce qu'une femme de ménage, à New York, le balaie par erreur et le jette à la poubelle. »

« [...] lui demanda s'il avait un faible pour les chameaux. Hertzl répondit que oui, il s'intéressait à la capacité du chameau à cracher, sans peur, au visage de son maître. »

« La question essentielle qu'il souhaitait poser à Freud était celle-ci : estimait-il possible de guider le développement psychologique de l'humanité de façon à la rendre résistante aux psychoses de la haine et de la destruction, libérant ainsi la civilisation de la menace persistante de la guerre ? »

« Rares sont les êtres humains, dit-il, dont l'existence s'écoule paisiblement. Il est facile d'infecter l'humanité de la fièvre guerrière, et l'homme a un instinct actif pour la haine et la destruction. Malgré tout, dit Freud, l'espoir de voir la guerre cesser n'était pas une chimère. Il fallait pour cela l'établissement, par consentement collectif, d'un organe de contrôle central qui aurait le dernier mot dans chaque conflit d'intérêt. 
En outre, tout ce qui crée les liens émotionnels entre les êtres humains combat inévitablement la guerre. Ce qu'il fallait viser était un sentiment de communauté, et une mythologie des instincts. » 

« Lorsque l'échange entre Einstein et Freud fut publié en 1933, Adolf Hitler était déjà au pouvoir. Les éditions originales des lettres en allemand et en anglais, intitulées Pourquoi la guerre ?, se limitèrent à seulement deux mille exemplaires.
Les deux hommes quittèrent leur patrie pour s'exiler, Freud en Angleterre et Einstein en Amérique, afin d'échapper à un destin que ni eux, ni personne, ne pouvait encore imaginer. »

«264.
Un bureau spécial, dénommé l'Institut d'hygiène, était chargé de livrer les cristaux de zyklon B aux soldats SS d'Auschwitz. On convoyait les boîtes par ambulance jusqu'aux chambres à gaz.
Les cristaux - qui avaient une durée de conservation de trois mois - étaient déversés par des ouvertures dans le plafond. 
265.
Un poumon qui se rétracte. »

« Le meilleur jihad est celui que l'on mène contre soi-même. »
« Qu'est-ce qui remonte, Salwa, quand la pluie tombe ? »

« Il commença à travailler à son mémoire de maîtrise : L'Holocauste : usage et abus de l'Histoire et la mémoire. Il le rédigeait à la main. Il pensait en arabe mais écrivait en anglais. Il savait que ce n'étaient pas  des idées nouvelles, qu'elles l'étaient seulement pour lui. Malgré tout, il se sentait comme un explorateur. Il s'était naufragé en pleine mer. Si la plupart du temps il finissait pas s'échouer sur le rivage, il lui arrivait de tomber sur une petite rumeur de terre. Mais quand il essayait de trouver un point d'appui, la terre disparaissait sous ses yeux. C'était ça, la vraie terreur, se dit-il. Il était de sa responsabilité de ne pas faiblir. Il voulait partager de l'usage du passé dans la justification du présent. De l'hélice de l'Histoire, chaque moment lié au suivant. Là où la trajectoire du passé coupe celle de l'avenir. »

« Une espèce de brouillard envahissait ses auditeurs. Il savait que sa réponse les décevait. Ils voulaient autre autre chose - un État, deux États, trois État, huit. Ils voulaient qu'il dissèque Oslo, qu'il parle du droit au retour, qu'il débatte de la fin du sionisme, des nouvelles colonies, du colonialisme, de l'impérialisme, de la hudna, de l'ONU. Ils voulaient savoir son avis sur la résistance armée. Sur les colons eux-mêmes. Ils avaient entendu tellement de choses, disaient-ils, et pourtant ils en savaient si peu. Et les centres commerciaux, les terres volées, les fanatiques ? Il restait coi. Pour lui, tout tournait autour de l'Occupation. Elle était un ennemi commun. Elle était en train de détruire les deux camps. Il ne haïssait pas les juifs, disait-il, il ne haïssait pas Israël. Ce qu'il haïssait, c'était le fait d'être occupé, l'humiliation que cela représentait, l'étouffement, la dégradation quotidienne, l'avilissement. Il n'y aurait aucune sécurité tant que l'Occupation ne cesserait pas. Essayez un checkpoint ne serait-ce qu'une journée. Essayez un mur en plein milieu de votre cour d'école. Essayez vos oliviers défoncés par un bulldozer. Essayez votre nourriture en train de moisir dans un camion, à un checkpoint. Essayez l'occupation de votre imaginaire. Allez-y. Essayez. »

« Hier j'étais intelligent, et je voulais changer le monde. Aujourd'hui je suis sage, et j'ai commencé à me changer moi-même. Rumi, poète persan. »

« Personne en Israël ne vivait en dehors des bombes. »

« Deux fois par an, des agents d'entretien retirent les petits bouts de papier fourrés dans les trous du mu des Lamentations. 
Les papiers sont ramassés dans des sacs en plastique puis enterrés au cimetière du mont des Oliviers. Une grande pelleteuse creuse le trou ; les prières sont déposées à l'intérieur et recouvertes de terre.
Le fossoyeur local entretient le site, qu'il replante chaque année, rituellement, d'herbe fraîche. »

« Mitterrand disait que son ultime dîner - les ortolans - réunirait en un seul repas le goût de Dieu, la souffrance du Christ et le sang éternel des hommes. »

« Lors du Congrés mondial des partisans de la paix, en 1949, Pablo Picasso dévoila le dessin d'une colombe tenant un rameau d'olivier dans son bec. L'oeuvre - inspirée de l'épisode biblique de l'arche de Noé, où la colombe revient avec un rameau feuillu pour signifier que les eaux du déluge se sont retirées - devint immédiatement un symbole universel d'opposition à la guerre. »

« Lors de la guerre russo-finlandaise de 1939, l'Union soviétique lâcha des centaines de bombes incendiaires sur la Finlande. Les bombes - plusieurs engins explosifs explosifs contenus dans une bombe géante - étaient mortelles, ce qui n'empêchait pas le ministre des Affaires étrangères soviétique, Viatcheslav Molotov, d'affirmer que ce n'étaient pas du tout des bombes, mais de la nourriture pour les Finnois affamés.
Les bombes furent surnommées, malicieusement, les corbeilles à pain de Molotov. 
En réponse, les Finnois dirent vouloir quelque chose à boire pour accompagner la nourriture. Ils inventèrent donc le cocktail Molotov pour faire passer le pain russe. »

« D'un côté du Mur, Cinnyris osea est connu depuis longtemps comme le souimanga de Palestine, l'oiseau national palestinien. De l'autre côté - et dans les années plus récentes - il commence à être appelé le souimanga d'Israël. »

« Chez moi, un tableau est une somme de destructions. Je fais un tableau, ensuite je le détruis. Mais à la fin du compte rien n'est perdu ; le rouge que j'ai enlevé d'une part se trouve quelque part ailleurs. Picasso. »

« C'était une ville qui gardait le souvenir du couvre-feu, un paysage brumeux de fantômes. »

« 465. Le mouvement dominant du Requiem de Verdi est celui qui mène du deuil accablant à la terreur absolue, il se sépare en plusieurs directions différentes, fanfares de trompettes et solos de flûte, mais revient toujours à la grosse caisse et à l'orchestre en pleine puissance. 
466. Le Requiem fut créé à Milan, en 1874, dans une église catholique où il était interdit d'applaudir.
467. Après la dernière de Schächter, Eichmann aurait dit : « Ces fous de juifs, qui chantent leur propre requiem. » 
468. Le metteur en scène d'avant-garde Peter Brook a dit un jour qu'une standing ovation était à coup sûr le signe d'un public qui s'applaudit lui-même. »

« Certaines personnes ont tout intérêt à maintenir le silence. D'autres ont tout intérêt à répandre la haine fondée sur la peur. La peur fait vendre, et elle fait les lois, et elle prend les terres, et elle construit des colonies, et elle aime faire taire tout le monde. Et, soyons honnêtes, en Israël on est très doués pour la peur, elle nous occupe. Nos hommes politiques aiment nous faire peur. Nous aimons nous faire peur les uns aux autres.Nous employons le mot sécurité pour faire taire les autres. Mais il ne s'agit pas de ça, il s'agit d'occuper la vie de quelqu'un d'autre. Il s'agit de contrôle. Donc de pouvoir. »

« Je n'ai plus le temps de haïr. Nous devons apprendre à nous servir de notre douleur. Investir dans notre paix, pas dans notre sang, voilà ce que nous disons. »

Quatrième de couverture

Rami Elhanan est israélien, fils d’un rescapé de la Shoah, ancien soldat de la guerre du Kippour ; Bassam Aramin est palestinien, et n’a connu que la dépossession, la prison et les humiliations.

Tous deux ont perdu une fille. Abir avait dix ans, Smadar, treize ans.

Passés le choc, la douleur, les souvenirs, le deuil, il y a l’envie de sauver des vies.
 
Eux qui étaient nés pour se haïr décident de raconter leur histoire et de se battre pour la paix.

Afin de restituer cette tragédie immense, de rendre hommage à l’histoire vraie de cette amitié, Colum McCann nous offre une œuvre totale à la forme inédite ; une exploration tout à la fois historique, politique, philosophique, religieuse, musicale, cinématographique et géographique d’un conflit infini. Porté par la grâce d’une écriture, flirtant avec la poésie et la non-fiction, un roman protéiforme qui nous engage à comprendre, à échanger et, peut-être, à entrevoir un nouvel avenir.

Apeirogon, n.m. : figure géométrique au nombre infini de côtés.

©(c) Patrice Normand_Opale_Leemage

Né à Dublin en 1965, Colum McCann est l’auteur de six romans, Le Chant du coyote, Les Saisons de la nuit, Danseur, Zoli, Et que le vaste monde poursuive sa course folle, National Book Award en 2009 et Meilleur livre de l’année (Lire), et Transatlantic ; ainsi que de trois recueils de nouvelles, La Rivière de l’exil, Ailleurs, en ce pays et Treize façons de voir, tous parus chez Belfond et repris chez 10/18. Après Lettres à un jeune auteur paru en 2018, texte à dimension autobiographique, Colum McCann nous livre une œuvre hors-norme, entre fiction et non-fiction, sur le conflit israélo-palestinien.
Il vit à New York avec sa femme et leurs trois enfants.


Éditions La Table Ronde, août 2020
510 pages
Traduit de l'anglais (Irlande)  par Clément Baude
Prix du Meilleur Livre étranger 2020

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