samedi 15 août 2020

Nous étions faits pour être heureux ★★★☆☆ de Véronique Olmi

Bakhita m'avait subjuguée.
Nous étions faits pour être heureux, un peu moins ;-)
J'y ai retrouvé la musicalité de la plume de Véronique Olmi, mais cela n'a pas suffit apparemment !
Une histoire d'adultère, triste, qui ne tourne pas au mieux, l'histoire aussi d'une enfance traumatisée. « C'était ça, l'histoire de Serge. Un enfant qui voit. Qui entend. Et se tait. »
Lue trop vite peut-être cette histoire dont je peine à me rappeler la teneur quelques jours après l'avoir terminée.
Et pourtant des belles tournures de phrases, une musicalité subtile et belle qui m'a d'ailleurs fait noter plusieurs passages.
J'ai aimé aussi arpenter Paris, le quartier de Montmartre qui me fait vibrer à chaque fois que je m'y rends.
Une escapade agréable sur l'instant, je dirais.
Mais il n'empêche que je lirai son prochain Les Évasions particulières !

« C'est étrange comme il suffit d'un rien pour qu'une vie se désaccorde, elle aussi que notre existence, tellement unique, si précieuse, perde son harmonie et sa valeur. Comme si elle était faite d'air, et rien que de cela. Vivait dans cette maison un homme dont je ne connaissais rien, à part la femme et le piano, un homme dont l'après-rasage était trop sucré, le costume bien trop sombre, et avant de nous rencontrer nous ne le savions pas, mais tous les deux n'avions fait que marcher sur de minuscules planches de bois posées au-dessus de la boue. »

« La lumière avait décliné jusqu'à 19h30, j'avais profité de ce sursis avant la tristesse des jours qui bientôt se termineront en fin d'après midi, avec le froid et les préparatifs communs des fêtes de fin d'année, dans une angoisse que la foule ne diminue pas mais amplifie. »

« La routine peut être un refuge. »

« Marcher dans Paris c'est franchir plusieurs frontières, un pont, un boulevard et tout change, le paysage et les habitants, même si partout les gens sont reliés par des pensées communes : Ça va s'arranger, Je vais y arriver, Il n'y a aucune raison que ça n'aboutisse pas. On est tous nés dans les mêmes conditions : on a passé une tête et on s'est préparé à courir. On a bu on a mangé on a forci dans ce seul but : foncer. »

« Il ne peut rien refuser à Lucie, elle est belle et elle a trente ans de moins que lui, c'est finalement la seule dette qu'il ait en ce monde, cette sensation d'avoir à rendre toutes ces années qu'il lui vole, et tout ce qu'il lui tait, comme on tait l'essentiel de ses frayeurs à une enfant que l'on ne chérit que pour son innocence. »

« L'irrévérence du rêve, sa totale absence de civilité, le lieu où jamais le mensonge n'a eu lieu ? »

« Il y a tant de façons de s'aimer, et ce désir qui se nourrit de lui-même, qui se renouvelle à peine assouvi, les accapare tout entiers. Ce qu'ils ont laissé avant de venir, ce qu'ils rejoignent quand ils se quittent, ils n'en parlent pas. Ils le savent. Il n'est question que de l'instant partagé. Le reste est un décor, celui d'une vie familiale qui ressemble à une position sociale. »

« La solitude est à vous, elle vous tient, et on ne sait jamais si c'est une délivrance ou une malédiction. Va-t-elle vous donner des ailes ou vous réduire à une existence de petits pas ? J'étais entre deux mondes. Si libre. »

« Le silence ressemblait à un chagrin qui se contient.»

« Certains prennent la mer. J'ai pris la musique. Je l'ai suivie. »

Quatrième de couverture

« C'est étrange comme il suffit d'un rien pour qu'une vie se désaccorde, que notre existence, tellement unique, si précieuse, perde son harmonie et sa valeur. »

Quand Suzanne vient dans la maison de Serge à Montmartre, il ne la remarque pas. Elle accorde le piano de son fils. Elle est mariée, lui aussi, et à 60 ans il a ce dont rêvent les hommes : un métier rentable, une jeune femme parfaite, deux beaux enfants. Pourquoi soudain recherche-t-il Suzanne qui n'est ni jeune, ni belle, et apparemment ordinaire ? Pourquoi va-t-il lui confier un secret d'enfance dont il n'a jamais parlé et qui a changé le cours de sa vie ? 

Pour évoquer la passion naissante, les vérités enfouies et coupables, l'auteur de Bord de mer, Le Premier amour et Cet été-là, décline avec subtilité, en musique douce, juste et fatale, ces moments clefs où les vies basculent et cherchent désespérément la note juste.

Éditions Albin Michel, 22 août 2012
230 pages

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