mardi 23 février 2021

Pour la beauté du geste ★★★★☆ de Marie Maher

Une lecture émouvante, à la tension sous-jacente, ponctuée de situations cocasses décrites avec un intelligent recul et avec humour, et puis des situations moins drôles et une atmosphère qui s'intensifie au fur et à mesure

L'autrice revient sur les lieux de son enfance, pour l'enterrement du père. Un soulagement. On le comprend dès le début.
Sa mère est morte, la première, il y a un moment déjà. Elle, celle qu'elle aimait tant. Alors que l'autre, le père, elle l'aime moins, voir pas vraiment. Lui, elle l'appelle Pa, parce que les deux syllabes, elle n'a jamais pu. Il est un père malveillant. Il est celui qui a laissé la mère trimer, s'occuper du foyer ... Lui, il était bien trop occupé à s'en jeter quelques uns dans le gosier. Ça aurait dû être l'inverse. Elle n' aurait pas dû partir la première. 
« Le plus dur, c'est de ne pas regarder la pierre en face du trou, le marbre vieux rose et d'un cruel mauvais goût. Un autre nom y est gravé, en doré. Celui de ma mère morte. La vue de ce nom me ferait me fendiller de la tête aux pieds comme un vase chinois. Non seulement tu ne lui as pas donné la chance de connaître la vie sans toi mais en plus, tu vas la rejoindre pour l'éternité. La pauvre, c'est long l'éternité. Depuis combien d'années tu avais payé pour avoir ce trou ? C'est toi qui as tout organisé, bien sûr. Le seul voyage que tu lui auras offert. »
Lui, il est celui qui aboie, qui grogne plutôt qu'il ne parle. Les mots qui sortent de sa bouche ne sont qu'insultes; autant d'égratignures qui marquent à jamais un enfant. 

Elle a dû y retourner dans la maison de son enfance, avant l'issue funeste, pour faire le tri des affaires de la maman. Il l'a exigé. Parce que lui, ne sait pas, ne veut pas, trouve ça normal que ce soit elle qui le fasse.

Et comme on regarderait passer un train, les pages défilent vite. Sous nos yeux, par bribes, la vie de cette femme se dessine, une vie qu'on devine plutôt qu'on ne la lit. Au bout du chemin, la lumière, la possibilité d'un après ... heureux, les doigts perdus dans le long manteau de poils gris de ce nouveau compagnon à quatre pattes. La mort du père. Une délivrance. Il est temps de tourner la page.

Des phrases courtes, minimalistes et des silences pour suggérer, à pas feutrés, la douleur, la colère, la rage. Les blessures de l'enfance.

Un premier roman, court, fort, intense sur un sujet délicat. Abordé avec beaucoup de pudeur, de retenue, avec la beauté d'un geste délicat. Un roman qui m'a bouleversée. « Tu es une reine maman. » Ma reine.
« Écrire. Revenir sur les plaies pour donner à voir les merveilles sur lesquelles elles ouvrent. Écrire pour ouvrir le champ, élargir les définitions et révéler les différences de terrain, refuser le nivellement. » 

INCIPIT
« Vous êtes arrivés en gare de. Assurez-vous de n’avoir rien oublié dans le train. Veuillez emprunter le passage souterrain s’il vous plaît. 12 h 05. Je vais prendre un café en terrasse dans le bar en face de la gare. Malgré la pluie. Je me mettrai sous l’auvent. J’ai froid. Je me sens bien.

Je regarde les gouttes d’eau accrochées à la bordure de la toile. Chaque goutte suspendue le long de la bande de tissu qui une fois tombée laissera la place à la suivante. La suivante qui une fois tombée laissera la place à la suivante. Qui une fois tombée laissera la place à la suivante. Qui une fois tombée. Un allongé s’il vous plaît.

Deux taxis sont garés sur le parking en face de la gare. Aucun n’a bougé depuis que je suis arrivée. Ce sont les taxis de la gare. Ils acceptent leur condition.

C’est le moment d’y aller.

Le trou me semble très grand, beaucoup plus grand que lui ne l’était.
Je regarde mes pieds, j’ai eu raison de mettre mes bottes de motard, avec ma jupe à volants, ça a de l’allure. Je me suis toujours sentie prête à affronter le monde avec ces bottes, même si aujourd’hui je n’ai plus grand-chose à craindre puisque je n’ai plus rien à craindre de toi. Je suis au premier rang, c’est normal. Au bord du trou. Autour, les gens sont rassemblés en grappes. De temps en temps un grain s’échappe d’une grappe pour s’introduire dans celle d’à côté. Des chuchotements, des raclements de gorge. Dans mon dos, les grappes n’ont d’yeux que pour moi, les têtes se tournent, les mains accrochent le bras du voisin. Est-ce qu’ils pleurent ? J’ai envie de regarder. Mes lunettes de soleil n’ont pas quitté le haut de mon nez. Personne ne voit que mes yeux ne sont pas gonflés. Pas même humides. Un homme avec une casquette noire s’avance au bord du trou, face aux gens. Il tend le bras dans leur direction, paume face au ciel, les invite à se rassembler. Les grappes se resserrent, les chuchotements s’interrompent, seuls les raclements de gorge persistent à participer.

Tu en as mis du temps pour te décider à faire ce voyage, et maintenant voilà que tu lambines pour sortir de la voiture. Tu n’as pas encore ouvert les portières. Tu arrives enfin dans ta boîte en roulant sur deux rails en métal. Ils ont l’air bien huilés, le bruit est sourd quand tu avances. Tu n’avances pas bien vite, je ne comprends pas pourquoi tu traînes comme ça. Maintenant tu fais des pauses. Tu t’arrêtes. Tu repars. Tu t’arrêtes. Tu repars. Il est trop tard pour réfléchir. Il faut y aller.

Deux grandes cordes entourent la boîte. Quatre hommes en costume noir veillent à ce que la boîte prenne la bonne direction. Tu ne vas pas encore te défiler. La boîte est maintenant tout au bord du trou. Tu n’as jamais été si près du but. Les hommes prennent les cordes dans leurs mains. On entend des nez qui reniflent un peu fort, des bouches qui laissent échapper des souffles, des doigts qui froissent des mouchoirs en papier. C’est l’heure du départ. Les quatre hommes accompagnent la boîte dans sa lente descente au fond de la terre. Tu fais un gros « ploc » quand tu arrives en bas. La discrétion n’a jamais été ton fort. Je me demande comment ils vont remonter les cordes qui sont maintenant sous la boîte, au fond du trou. Apparemment c’était prévu, les quatre hommes s’accroupissent et jettent les bouts de corde le long de la boîte. Elles resteront avec toi. Ce n’est pas très esthétique, et ça risque de te gêner, je te connais. J’ai oublié le bouquet de roses rouges que je devais distribuer aux gens pour qu’ils t’en jettent une sur la boîte. Ta sœur l’a dans la main. Elle pense toujours aux choses essentielles. Elle a le teint jaune et les lèvres serrées comme si on lui avait collé un bout de sparadrap dessus. Avec sa coloration auburn et sa mise en plis surlaquée on dirait qu’elle porte un casque orange. Elle tire une rose du bouquet et me la donne. C’est moi qui dois ouvrir le bal. Tu me fais trop d’honneur. J’avance tout au bord du trou, je l’aurais imaginé plus profond. Mon regard tombe sur le couvercle de ta boîte. Moins de deux mètres te séparent du sol. Je suis déçue, inquiète surtout. J’ai peur que tu remontes. Le groupe des grappes derrière moi s’impatiente. J’ai envie de prendre mon temps. Comme toi. Je sais que tout le monde attend mon geste. J’ai envie de les faire languir, qu’ils aient un peu pitié. Ils pourraient, ils n’ont jamais rien compris. Aujourd’hui, c’est une chance. Je balance très lentement le bras au bout duquel pend la rose rouge, comme pour prendre mon élan. Les yeux plantés dans la boîte, j’entends des pieds qui commencent à gratter la terre, des soupirs qui m’invitent à être courageuse. Je me retourne avant de le faire ou je ne me retourne pas ? Je ne me retourne pas, ce n’est pas mon genre. Allez, mon prochain mouvement de bras vers l’avant lâchera la rose. Et puis non, le suivant. Voilà. Le « ploc » de ma rose a été plus discret que le tien, un « plic » plutôt. Plic Ploc. »

« Regarde celui-là, c'était ton préféré. Il est là, il est venu dire au revoir à tonton. Il pose la main sur mon épaule en signe de réconfort et s'essuie les yeux qui ont l'air vraiment humides. Il a toujours été parfait. A débuté sa carrière de saint dès sa naissance. A tout de suite affiché la couleur. Né le jour de la fête des mères, dimanche 28 mai. Même le jeté de sa robe est superbe, un mouvement ample et délicat. On dirait qu'il a répété. Je pense que les autres se retiennent d'applaudir. Et celui-là, regarde, tu ne l'as jamais aimé. Il faut dire que s'il n'y avait eu que des gens que tu avais aimés, vous n'auriez pas été nombreux. Ça m'aurait évité un aller-retour an train. »

« Le plus dur, c'est de ne pas regarder la pierre en face du trou, le marbre vieux rose et d'un cruel mauvais goût. Un autre nom y est gravé, en doré. Celui de ma mère morte. La vue de ce nom me ferait me fendiller de la tête aux pieds comme un vase chinois. Non seulement tu ne lui as pas donné la chance de connaître la vie sans toi mais en plus, tu vas la rejoindre pour l'éternité. La pauvre, c'est long l'éternité. Depuis combien d'années tu avais payé pour avoir ce trou ? C'est toi qui as tout organisé, bien sûr. Le seul voyage que tu lui auras offert. »

« La maison était entourée d'une voie ferrée. On entendait les trains qui souvent ne marquaient pas l'arrêt dans la ville. Pas d'arrêt, rien que la vitesse, et le bruit de la vitesse. Le bruit de la vitesse des trains qui me secouait et m'empêchait de dormir. Les parents pensaient que la nuisance sonore allait être un problème pour vendre la maison un jour. Moi, je pensais que ces passages dans un fracas de bruit métallique étaient un plus, il fallait juste trouver où ils se prenaient ces trains qui ne s'arrêtaient pas chez nous. Ils passaient plusieurs fois par jour, parfois trois, parfois quatre, sans jamais s'arrêter. »

« Quand il y avait encore le passage à niveau, les trains à grande vitesse s'arrêtaient plusieurs fois par jour. C'est pour ça que je savais où ils allaient. C'était normal qu'ils s'arrêtent. Et puis j'ai grandi. Au rythme de la démolition du passage à niveau et de la construction du passage souterrain qui allait le remplacer. Et ils ne se sont plus arrêtés. Un passage souterrain uniquement pour les piétons, les voitures devraient descendre dans le tunnel qui sent toujours l'urine pour rejoindre la gare ou le centre. Il fallait que je trouve comment on monte dans ces trains qui ne s'arrêtent pas. Je me suis renseignée. J'ai pensé qu'on se moquait de moi. On m'a fait un croquis. Pour prendre les trains qui ne s'arrêtent pas : prendre un train qui s'arrête. Faire le trajet de quarante-cinq minutes. Arriver vingt-cinq kilomètres en arrière. Descendre. Ne pas sortir de la gare. Passer sur le quai d'en face. Monter dans le train qui ne s'arrête pas. Conclusion, revenir en arrière pour repasser par mon point de départ sans m'y arrêter. J'essaierai.
La dernière fois que j'ai pris un train qui s'arrête, c'était le jour des grappes. »

« Je suis toujours une locomotive lancée à grande vitesse qui traverse une petite ville désertée mais qui ne s'arrête pas, avec au-dessus de la tête une maison démodée dont personne ne voudra et dans le bas du dos, un passage à niveau démoli, remplacé par un souterrain qui sent la pisse. Mon autoportrait. »

« La dernière fois que je me suis trouvée devant cette stèle, il n’y avait qu’un nom, le mauvais. Ce n’est pas ce qui était prévu. J’aurais dû lui faire promettre de ne pas me laisser seule avec toi. Je n’aurais jamais imaginé te balancer une rose sur la tête avec deux noms gravés sur le bout de marbre, trente ans que tu nous disais que tu n’en avais plus pour longtemps. Et ce jour-là, tu étais encore là. Bien droit sur tes bottines à talonnettes. Tes bottines à talonnettes que j’entends encore résonner sur le carrelage parce que j’ai grandi avec elles, du moins j’ai essayé. Ce jour-là, c’est toi qui étais au bord du trou, moi je n’ai pas pu. J’étais ivre et mon amoureux me tenait à bout de bras, j’étais rentrée dans le bar à côté de l’église. Un dernier et j’y vais. Encore un dernier et j’y vais. Allez, le dernier et j’y vais. Ce jour-là, je n’avais pas de lunettes, je n’ai pas regardé la boîte descendre dans le trou, je n’ai pas pu. Je n’ai pas distribué de roses non plus, chacun est venu avec la sienne. Il y avait beaucoup de monde, la tête me tournait et mon ventre était en train de se déchirer. Je plaquais mes mains dessus. J’ai vomi. Après, plus aucun souvenir. Je crois que je me suis évanouie. Les pompiers sont venus me chercher et je me suis réveillée à l’hôpital.
Je n’ai plus de roses. Ce n’est pas grave, il n’y a plus personne. Ou encore quelques curieux que tu ne connaissais même pas et qui ont fait de ton voyage leur promenade de l’après-midi. J’ai prévenu tout le monde que je ne resterai pas après. Ta sœur a commandé quelques bouteilles de vin, de jus d’orange pour les enfants et quelques quiches en guise de pot de départ. J’ai payé. Il paraît que le champagne, ça ne se fait pas dans ce genre d’occasion, dommage je serais peut-être restée. Ils attendent tous à l’entrée du cimetière, c’est sûr. Je veux juste qu’il y en ait un qui me conduise à la gare. »

« Ça va aller, je ne pense pas à ce que je fais, j'avance le plus méthodiquement possible, je fais des listes. Deux trois formalités à régler et je rentre. Il faut que je m'habitue à faire des allers-retours. Tout laisser pour le moment, au moins pour les visites. Je ne comprends pas ce qui a de la valeur ici ou ce qui n'en a pas. Tu sais que dans la région, les maisons qui sont loin du centre-ville sont plus chères que les maisons qui sont en ville ? Mieux vaut être éloigné de la ville qui n'en est pas vraiment une. Par contre, dans une ville plus grande à vingt-cinq kilomètres, c'est plus cher en ville. Plus la ville est petite, plus c'est cher quand on s'en éloigne mais quand la ville est un peu plus grande, mieux vaut s'en approcher. Je préfère faire appel à une agence, je n'ai pas les arguments. »

« Je t'avais appelé parce que j'avais l'impression de ne pas faire autrement. Que j'étais obligée. Que de ne pas le faire, ce serait pire. Tous les jours je disais je le ferai demain. J'ai dû décrocher le combiné une bonne dizaine de fois, je savais que c'était toi qui allais le faire. Allô. Pa. Les deux syllabes, je n'ai jamais pu. Une seule c'était déjà difficile, je la collais au mot d'avant pour n'en faire qu'un seul. C'était difficile mais je l'avais fait, je t'avais appelé. Tu ne pouvais pas dire le contraire. AllôPa. T'aurais pu le faire aussi mais c'est moi qui l'ai fait. Allô, allôPa, c'est moi. Alors ? Alors rien. Et toi ? Qu'est-ce que tu veux ? Rien, je voulais savoir comment. Pour tenir un peu plus longtemps j'ai pris un crayon de papier dans l'autre main. J'ai pris une feuille et je faisais des ronds les uns après les autres, des ronds de plus en plus petits, de plus en plus rapprochés, jusqu'à ce qu'ils deviennent tous un seul et même point. Alors ? Alors rien. Et puis tu n'as pas pu t'en empêcher, tu as allumé la télévision. J'appuyais tellement fort sur la pointe de mon crayon de papier que de la poudre noire se déposait sur la feuille. C'était l'heure des infos, je le savais, c'est même un peu pour ça que je t'avais appelé à cette heure-là. [...]Tu m'avais demandé de venir te voir. Je ne voulais pas. Je n'étais jamais revenue dans la maison depuis qu'elle était morte. [...] Je t'avais demandé pourquoi . Me voir, il fallait une raison. Pourquoi. Pourquoi. Pour trier ses affaires, pardi ! Ranger un peu tout son bordel. Ça braillait toujours derrière toi. Que j'en prenne un peu et que j'en donne, il y en avait plein les placards. Qu'est-ce qu'elle avait besoin de tout ça ? Ça t'arrangeait que ce soit moi qui le fasse. Si je ne le faisais pas, tu allais tout brûler et on n'en parlerait plus. Et après, faudrait pas que je vienne chialer. Parce que qu'est-ce que je croyais ? Que tu me demandais de venir pour profiter du bon air, pour me reposer, reprendre des forces ? »

« Je me gare devant la maison, baisse un peu le son de l'autoradio, pose le menton sur le volant et regarde le ruisseau qu'a formé la pluie sur la route en pente. J'ai pris l'habitude ces derniers jours de marquer des temps d'arrêt dans mes journées, pas la force de les vivre d'une traite. La pluie rend ici le paysage encore plus misérable qu'il ne l'est. Ici, la pluie n'a aucune poésie. »

« Quand j'étais adolescente, il avait été question de déplacer le Poilu pour construire un parking. Ça avait fait, dans la ville, l'effet d'une Troisième Guerre mondiale. La même année que la catastrophe de Tchernobyl, que le bombardement de la Libye par les États-Unis, que le passage de la comète Halley, des émeutes de la faim en Zambie, de la guerre du Liban et de la mort de Coluche. Mais rien n'a égalé l'effroi face au projet de déplacer le Poilu. Mobilisation générale des anciens combattants, mobilisation des deux tiers de la population. Le parking allait être construit dans le plus grand respect du Poilu, en ne lui demandant pas d'élire domicile ailleurs mais en lui offrant un ballet de voitures à ses pieds. Le parking entourerait le Poilu. Il n'était pas peu fier. Je n'ai pas eu tant d'honneurs. Pourtant. »

Quatrième de couverture

Retourner dans le village pour vendre la maison.
Ça devrait être facile, elle ne l’a jamais aimée cette maison plantée au bord d’une voie ferrée.
C’est la dernière chose à faire, les parents sont morts. L’un après l’autre. Se sont suivis de peu, mais dans le désordre. C’est parti de là. Ou de la télé qui hurlait dans le salon.
Elle n’y est jamais retournée depuis l’accident du père. L’accident qu’on avait classé sans suite, elle ne savait pas qu’on classait les accidents. Elle ne savait pas non plus qu’à dix ans, on ne redessine pas le monde avec du café sur une toile cirée.
Ça devrait être facile, elle a une vie maintenant.
Revenir, vendre, accueillir tout ce qui pourra la faire tenir debout.
Et garder près d’elle le grand chien gris.

Alma Éditeur, mars 2020
117 pages

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