Editions Robert Laffont, Septembre 2012
252 pages
Résumé éditeur
Au milieu des haies vives et des chemins creux de Vendée, il y avait Grasla, la forêt de chênes et de hêtres barrée de ronces impénétrables.
Et, lorsqu'en février 1794 la Convention a lancé sur le pays ses infernales colonnes incendiaires afin que " pendant un an nul homme, nul animal ne puisse subsister sur ce sol ", les habitants du pays de Grasla se sont réfugiés dans la forêt. Ils s'y sont cachés pendant de longs mois. Ils ont construit des huttes qu'ils appelaient des loges. Ils ont créé un vrai village avec une loge-église, un hôpital au milieu des arbres. Ils ont eu froid, faim. Il a neigé, beaucoup plu au cours de ce terrible hiver. Les soldats de la République brûlaient leurs fermes. Ils étaient comme sur une île au milieu de la guerre. C'est à travers le destin de quelques personnages étonnants qu'Yves Viollier raconte cette épopée.
Et surtout l'histoire de Marie-Pierre, la jeune sage-femme lumineuse qui, aux côtés du docteur Blé, l'humaniste intransigeant, ne cessera jour et nuit dans cet hôpital invraisemblable de soigner les blessés, de fermer les yeux des morts et de mettre au monde les nouveau-nés. Elle poussera l'héroïsme jusqu'à soigner un soldat ennemi gravement blessé qu'elle a connu autrefois, dans une autre vie. Lui laissera-t-on le droit d'aimer ce jeune homme, son ennemi ?
Pour tous ces gens, chaque jour est un combat, chaque nuit est une épreuve, et pourtant ils survivent. Plusieurs mois passeront avant que, petit à petit, les réfugiés quittent la forêt et rejoignent leurs villages.
Si bien que, le 12 juillet 1794, lorsque le général républicain Ferrand investit Grasla, à la tête de trois mille six cents hommes, il ne trouve qu'un village de loges vides. Les derniers occupants avertis de l'assaut sont retournés chez eux. Et la vie reprendra dans cette Vendée ravagée par cette guerre inhumaine.
Mon avis ★★★★★
Très beau récit à la mémoire des populations vendéennes qui en 1793-1794, ont dû fuir face aux soldats de la République, les Bleus, face aux redoutables colonnes incendiaires du général Turreau.
Ce sont près de 2000 mille hommes, femmes, enfants, vieillards, qui se sont réfugiés dans la forêt de Grasla. Ils s'y sont organisés pour survivre, ont construits des loges pour chaque famille, une église, un hôpital. Un véritable village s'est élevé.
L'histoire nous est conté à travers le témoignage de plusieurs personnages au destin étonnant.
Le personnage de Petit James est très attachant, j'ai souffert avec lui. Il a été témoin du massacre de certains hommes du village, dont son père et son frère, alors qu'il était guetteur à ce moment là. Mais c'est surtout l'histoire de Marie-Pierre qui est au centre de ce récit, et qui nous prend aux tripes. Jeune sage-femme brillante, courageuse, remarquable héroïne, formidable résistante, pleine d'espoirs, qui ne cessera, jour et nuit, d'être aux services des blessés, des futures mamans dans leur délivrance, et fermera les yeux des morts. Elle ira jusqu'à soigner un soldat ennemi, très gravement blessé et devra endurer les critiques et menaces des villageois.
La relation de Marie-Pierre avec son père est touchante. Son père est une belle personne qui a les mots justes, qui sait la soutenir malgré un souvenir douloureux.
Cette épopée est contée avec beaucoup de charme et de réalisme, les mots sont justes, les descriptions sont parfaites. Un témoignage remarquable qui m'a beaucoup touchée.
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