mardi 7 juin 2016

Le météorologue de Olivier Rolin****


Editeur : Points - Date de parution : Octobre 2015
192 pages

4ème de couverture


Son domaine c’était les nuages. Sur toute l’étendue immense de l’URSS, les avions, les navires, les tracteurs avaient besoin de ses prévisions. Dans la conquête de l’espace commençante, ses instruments sondaient la stratosphère, il rêvait de domestiquer l’énergie des vents et du soleil, il croyait « construire le socialisme ». Jusqu’au jour de 1934 où il fut arrêté comme « saboteur »…

Olivier Rolin est né en 1947. Auteur de romans ? notamment les très remarqués Port-Soudan (prix Femina) et Tigre en papier ? et de récits de voyage, il a aussi été journaliste. Le Grand Prix de littérature Paul-Morand lui a été décerné par l’Académie française en 2010.

Mon avis   ★★★★☆


Récit sur Alexei Féodossiévitch Vangengheim, ukrainien, s'intéressant aux nuages, qui s'est fait broyé par la machine de l'histoire, par le régime totalitaire soviétique ;
Récit sur les horreurs commises par Staline, les crimes, les vastes massacres, sur cette dictature qui rend coupables les gens d'avoir été condamnés, où « il n'est personne qui ne soit un mort en sursis ».
« la formidable machine à tuer était aussi une machine à effacer la mort »
Alexei est le premier directeur du service hydro-météorologiste de l'URSS, il est un homme moyen singulier, acquis à la cause socialiste, croyant en la Révolution. Un jour, il est soupçonné d'appartenir au clan des « saboteurs » et d'être un traître. Sans aucune forme de procès, il est condamné à 10 ans de travaux forcés et est envoyé sur l'île Solovki, lieu transformé en camp d'internement.
Pendant sa détention, il écrit à sa femme et à sa fille ; à Staline aussi pour que son innocence soit reconnue. le dictateur répondra par une condamnation.
Quelle Histoire douloureuse que celle de la Russie. 
Celle d'hier, et celle d' aujourd'hui.


"Son domaine, c’était les nuages. Les longues plumes de glace des cirrus, les tours bourgeonnantes de cumulonimbus, les nippes déchiquetées des stratus, les stratocumulus qui rident le ciel comme les vaguelettes de la marée le sable des plages, les altostratus qui font des voilettes au soleil, toutes les grandes formes à la dérive ourlées de lumières, les géants cotonneux, d’où tombent pluie, neige et foudre. Ce n’était pas une tête en l’air – du moins je ne crois pas. Rien, dans ce que je sais de lui, ne le désigne comme un fantaisiste." P 11

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