vendredi 24 juin 2016

Beaucoup de bruit pour rien de William Shakespeare*****

Editions Flammarion, collection GF-Bilingue, 1999
337 pages
Pièce écrite en 1598-1599

Résumé (éditions Humanis)


  Don Pedro, Prince d’Aragon, revient de guerre victorieux avec sa compagnie sur les terres de son ami Léonato, gouverneur de Messine. Béatrice, la nièce de Léonato, une « dame à l’esprit plaisant », retrouve Bénédict, un chevalier du Prince. Ce sont de vieilles connaissances qui s’échangent des moqueries brillantes. Claudio, jeune et naïf ami de Bénédict, tombe amoureux de la jeune Héro, fille de Léonato. Leur mariage s’organise presque immédiatement, et par manière de plaisanterie, la compagnie de Don Pedro complote pour faire tomber Béatrice et Bénédict amoureux. 
  Dans le même temps, le fourbe Don Juan, frère bâtard de Don Pedro, conspire par jalousie à saboter les fiançailles de Héro et Claudio. Il envoie son acolyte courtiser Marguerite, la femme de chambre de Héro, qui s’habille comme sa maîtresse, et fait croire à Claudio que sa promise lui est infidèle.
  À la cérémonie de noces, Claudio humilie publiquement Héro, l’accusant de « sauvage sensualité » et d’ « impiété ». Le prêtre, qui soupçonne un malentendu, suggère en secret à la famille de Héro de la cacher pour quelque temps et de faire croire à sa mort jusqu’à ce que son innocence soit prouvée.
  Peu après la cérémonie, Béatrice et Bénédict s’avouent leur amour ; Bénédict, fiancé et désormais loyal à Béatrice, provoque à sa demande son ami Claudio en duel pour venger la mort supposée de Héro. Heureusement, la maréchaussée locale appréhende les complices de Don Juan, ce qui prouve l’innocence de Héro et la duplicité de Don Juan. Léonato exige que Claudio témoigne au monde de l’innocence avec laquelle Héro est morte, pende l’épitaphe sur sa tombe, et épouse une autre de ses nièces, « presque la copie de l’enfant morte ». Claudio accepte et se prépare à épouser la supposée cousine de Héro, voilée. 
  À la cérémonie, le masque de la mariée tombe et découvre Héro. Bénédict demande sa main à Béatrice, qui accepte après une brève dispute d’amoureux. Les deux couples et leurs compagnons dansent pour fêter la double union.

Mon avis ★★★★★


Une très belle comédie que je n'avais jamais eu l'occasion de lire.

Amour, conspirations, manigances, humour, tromperies, suspense, personnages fourbes, misanthropes, jaloux, amoureux, ... une pièce tout en quiproquos, limpide, aux nombreux rebondissements, dans laquelle tous les ingrédients sont réunis pour passer un excellent moment de lecture. Et ce fût mon cas ! 

L'adaptation cinématographie de Kenneth Branagh (couverture de l'édition que j'ai lue) a eu beaucoup succès et il me tarde de la visionner.

L'année 2016 marque les 400 ans de sa mort, à cette occasion, et parce que quelques unes de mes récentes lectures m'en ont donné l'envie, je vais consacrer un peu de mon temps lecture à ce grand auteur et me plonger, me replonger dans quelques-unes de ses oeuvres.

Ma prochaine lecture de William Shakespeare, ce sera Macbeth.

Extraits & Citations


"... il vaut mieux pleurer de plaisir que prendre plaisir à voir pleurer." (Leonato)
 "Se pourrait-il que Dédain meure, tant qu'elle a pour se nourrir un aliment qui lui convient aussi bien que le signor Bénédict ?  Courtoisie elle-même se change par force en dédain, dès que vous paraissez en sa présence." (Béatrice à Bénédict) 
Bénédict – Ah ! ma chère madame Dédaigneuse ! vous vivez encore ?Béatrice – Et comment la Dédaigneuse mourrait-elle, lorsqu'elle trouve à ses dédains un aliment aussi inépuisable que le seigneur Bénédict? La courtoisie même ne peut tenir en votre présence ; il faut qu'elle se change en dédain.Bénédict – La courtoisie est donc un renégat ? – Mais tenez pour certain que, vous seule exceptée, je suis aimé de toutes les dames, et je voudrais que mon cœur se laissât persuader d'être un peu moins dur ; car franchement je n'en aime aucune.Béatrice – Grand bonheur pour les femmes ! Sans cela, elles seraient importunées par un pernicieux soupirant. Je remercie Dieu et la froideur de mon sang ; je suis là-dessus de votre humeur. J'aime mieux entendre mon chien japper aux corneilles, qu'un homme me jurer qu'il m'adore.Bénédict – Que Dieu vous maintienne toujours dans ces sentiments ! Ce seront quelques honnêtes gens de plus dont le visage échappera aux égratignures qui les attendent.Béatrice – Si c'étaient des visages comme le vôtre, une égratignure ne pourrait les rendre pires.Bénédict – Eh bien ! vous êtes une excellente institutrice de perroquets.Béatrice – Un oiseau de mon babil vaut mieux qu'un animal du vôtre.Bénédict – Je voudrais bien que mon cheval eût la vitesse de votre langue et votre longue haleine.Béatrice – Allons, au nom de Dieu, allez votre train ; moi j'ai fini. 
- Béatrice _Est-ce que vous ne m’aimez pas ?
- Benedict_ Ma foi, non. Pas plus que de raison. Alors vous ne m’aimez pas?
- Béatrice _ En vérité, non, sinon par retour d’amitié.

(dialogue entre Bénédict et Béatrice, avant que leur union soit célébrée...)
"De ce qu'une femme m'a conçu, je la remercie; de ce qu'elle m'a élevé, je la remercie aussi très humblement; mais de ce que je préfère qu'on ne sonne pas l'hallali sur mon front et refuse de suspendre mon cor à un invisible baudrier, je demande pardon à toutes les femmes ... Comme je veux faire à aucune le tort de me méfier d'elle, je me ferai à moi-même l'obligation de ne me fier à aucune; et c'est ainsi qu'en fin de compte - un compte qui pourrait bien se solder à mon profit - j'ai résolu de demeurer garçon." (Bénédict, à propos des femmes)

"..lorsque les canailles riches ont besoin des canailles pauvres, les canailles pauvres peuvent faire leur prix." 


"...Car ainsi en est-il : ce que nous possédons, nous ne l'estimons pas à sa valeur tant que nous en jouissons, mais qu'il manque ou se perde, alors nous en grossissons le prix, alors nous lui trouvons des mérites que sa possession ne nous avait pas fait voir tant qu'il était nôtre." 

"... ne vous moquez pas de mes contradictions: car l'homme est un être inconstant."


"C'est le métier de tout homme de parler de patience à ceux qui se tordent sous le poids de la souffrance; mais nul n'a la vertu ni le pouvoir d'être si moral, quand il endure lui-même la pareille."



"Le talent se dénonce par cela même qu'il dissimule ses perfections."

"L'amitié est constante en toute chose, excepté dans les intérêts et les affaires d'amour."

"... avant de narguer les autres à coups de vieilles formules, faites votre examen de conscience."


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