Edition : Stock Collection La cosmopolite - Date de parution : 22/01/2014
Traduit du portugais par Dominique Nédellec
320 pages
Résumé éditeur
Adolescent, Rui vit en Angola avec ses parents et sa soeur. En 1975, la guerre civile fait rage et, comme tous les Blancs, ils doivent partir pour la métropole. Mais c’est à trois qu’ils feront le voyage de retour : soupçonné par l’armée de libération d’être le « boucher de Grafanil », le père de Rui est arrêté devant ses yeux et emprisonné.
À Lisbonne, la famille incomplète est accueillie dans un hôtel 5 étoiles, rempli de rapatriés comme eux. Rui va y découvrir l’automne, les fi lles, la honte et la peur de devenir le seul homme de la famille. Son père reviendra-t-il un jour ?
Dulce Maria Cardoso livre un roman sensible sur la perte – perte du pays aimé, perte de l’innocence – porté par le regard juste et touchant d’un adolescent. Elle rend hommage à tous les exilés qui ont un jour dû laisser une terre derrière eux.
Mon avis ★★★★☆
Un beau roman sur le sort des rapatriés portugais d'Angola qui ont dû fuir et tout abandonner derrière eux.
L'auteur donne la parole à Rui, jeune adolescent très attachant. Ce jeune héros nous raconte avec beaucoup de réalisme, la chute de l'empire, l'incompréhension sur ce qui arrive, ce sentiment d'injustice, la condition des rapatriés indésirables, montrés du doigt, considérés comme des étrangers, et qui vont devoir s'adapter à leur nouvelle vie pour survivre.
Très bel hommage aux "pieds noirs portugais".
Citations & Extraits
"Tous les hommes portent pas un crêpe. Joao le Rouge en porte pas, ces terres ne nous appartenaient pas, il est juste qu'elles reviennent à ceux qui ont été spoliés, et à la télé un des révolutionnaires, l'empire touche à sa fin, notre honte touche à sa fin, aujourd'hui nous pouvons dire que nous sommes fiers du Portugal, vive le Portugal." p 178
"Allumer une cigarette avec le briquet Ronson Varaflame de mon père devrait être que ça. Je devrais pas me mettre à penser que c'est le briquet avec lequel mon père voulait incendier tout ce qui était à nous là-bas. Je devrais pas me mettre à imaginer tout ce qui était à nous en train de flamber. J'ai la nostalgie de l'époque où fumer une cigarette c'était juste fumer une cigarette. Et rien d'autre. Il faut que j'arrive de nouveau à penser et à sentir une chose à la fois. Une chambre peut être une maison et cette chambre avec ce balcon d'où on voit la mer est notre maison tant qu'on par pas pour l'Amérique." p 200
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