mercredi 1 juin 2016

Les cendres d'Angela de Frank Mc Court****

Editions : Belfond , août 1997 en France (1996 aux Etats-Unis)
432 pages
Traduit par Daniel Bizmuth
Prix Pulitzer
National Books Critics Award

Les Thèmes  : Enfance, Autobiographie, Irlande, Famine, Misère, Pauvreté

4ème de couverture


" Quand je revois mon enfance, le seul fait d'avoir survécu m'étonne. Ce fut, bien sûr, une enfance misérable : l'enfance heureuse vaut rarement qu'on s'y arrête. Pire que l'enfance misérable ordinaire est l'enfance misérable en Irlande. Et pire encore est l'enfance misérable en Irlande catholique. " 

Ainsi débutent les incroyables Mémoires de Frank McCourt. Né à Brooklyn en pleine Dépression, de parents irlandais récemment immigrés, il a quatre ans lorsque sa famille décide de rentrer au pays, dans les ruelles crasseuses et humides de Limerick. 
Avec des pièces de pneus de bicyclette clouées à ses chaussures en guise de semelles, une tête de cochon pour le repas de Noël et du charbon ramassé sur le bas-côté des routes pour allumer le feu du foyer, Frank supporte la plus misérable des enfances – mais survit pour raconter son histoire avec exubérance et, chose remarquable, sans la moindre rancune. 

L'inoubliable récit de Frank McCourt réchauffe le cœur aussi facilement qu'il le brise. Superbement écrites, lauréates du prix Pulitzer en 1997, adaptées au cinéma par Alan Parker en 2000, Les Cendres d'Angela ont été saluées comme un véritable phénomène littéraire. 


Mon avis


Frank McCourt nous plonge au coeur de l'Irlande des années 30 et nous raconte d'où il vient, sans misérabilisme aucun, sans vulgarité aucune, avec beaucoup de recul et de sagesse, et d'humour aussi, il dévoile l'histoire de sa famille et étale toute sa misère.
C'est en réalité l'histoire des Irlandais des années 1930 à 1945 qui nous est contée, une Irlande où la misère, l'alcoolisme, le chômage, les épidémies règnent en maître, une Irlande soumise et craintive face à l'église catholique qui impose sa froide rigueur.
J'ai eu la chance de vivre une année en Irlande il y a quelques années de celà, et je comprends la force de ce peuple, leur courage. Ils ont résisté à bien des peines sans perdre une once de dignité. Ils se dégagent de ce peuple une très grande chaleur humaine, ils sont si accueillants. On le ressent peut-être moins à Dublin, mais tellement dans l'"arrière pays". Les pubs sont une institution, les familles s'y retrouvent en fin de journée, pour partager un bon moment de convivialité, un arrêt dans le temps, empreint de musicalité et de chaleur, en toute simplicité.
Cette chaleur humaine est magnifiquement traduite dans ce roman.
On ne peut rester insensible à l'histoire de ce garçon, et la suite, "C'est comment l'Amérique ?" est admirable d'espoir et d'optimisme.

Citations & Extraits


"Vous pouvez être pauvres, vos chaussures peuvent être en piteux état, mais votre esprit est un palais."
"Les garçons parlent d'elle entre leurs dents. Toby Mackey murmure: Ce qu'il lui faudrait à cette vieille garce, c'est se faire reluire un bon coup la relique, se faire démêler un bon coup le nid à broussailles. Sa mère était une saute-au-paf ambulante et son père s'est échappé de l'asile de dingues avec des cors aux couilles et des pustules à la pine."
"Aimez-la comme quand vous étiez enfant
Même si la voilà faible, âgée, le cheveu grisonnant.
Car jamais ne vous manque l'amour d'une mère
Tant qu'elle n'est pas portée en terre."
"Au cul, le carême ! De quoi on va se priver quand on a le carême toute l'année ?"

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